En demi-finales, l'Algérie était tirée à la pièce La série des matchs inoubliables de la sélection des Fennecs reprend. Elle coïncide, cette fois, avec le déroulement de la CAN 2010. Le journal se propose de revenir sur quelques matchs ayant marqué les esprits. On a choisi de démarrer ce tour d'horizon des matchs de l'EN par la fameuse CAN 80 et le début de la grande épopée des Verts avec les Madjer, Belloumi et autres Bensaoula, sans les professionnels, faut-il le préciser, qui mènera les Fennecs vers ce Mondial espagnol de 82, à la CAN 2004 et cette extraordinaire résurrection des coéquipiers d'un certain «haramy» Achiou, aujourd'hui, malheureusement absent de la sélection qui se trouve en Angola depuis le 7 janvier courant. Justement, ce groupe est constitué en partie de l'équipe qui avait battu l'Egypte, à Sousse, et qui a fait le déplacement en Angola. En demi-finales, l'Algérie était tirée à la pièce 19.03.1988 Stade d'Honneur (Casablanca) Phase finale de la Coupe d'Afrique des nations Arbitre : N'Gombo (Bénin) But : Ferhaoui (34') Algérie :Drid, Kechamli, Megharia, Belgherbi, Benhalima, Maïche, Yahi, Ferhaoui, Belloumi, Bentayeb (Menad), Medane (Maâtar) Entraîneur : Rogov Zaïre :Merikani, Kongolo, Mutumbo (Malumba), N'Gomba, Bwahaz, Tueba, Kingambo, Mutibile, Mapuata (N'Kama), Kabongo, Lutonadio Entraîneur : Otto Pfister Il y avait un étranger à la tête de l'équipe nationale. Les coéquipiers de Ouahab Maïche, l'ancienne coqueluche du Milaha, aujourd'hui le Nasria d'Hussein Dey, étaient drivés par un certain Rogov. Une main de fer quand il s'agit de décision technique, disent les anciens qui l'avaient côtoyé. C'est aussi durant cette CAN que fut révélé Hakim Meddane, mais pas que lui. Kechamli, Megharia et d'autres aussi. La star de Porto était absente Il s'agit bien évidemment de Rabah Madjer. C'était une star à l'échelle mondiale avec sa célèbre talonnade face au Bayern de Munich. En 87, en finale de la Coupe d'Europe des clubs champions, il marque un but qui porte désormais son label. Ensuite, il offre un but à Juary, le Brésilien, après une accélération et un retrait millimétré de la gauche et en bout de course. Malgré toute sa renommée, Madjer n'était pas présent à cette CAN 88. Belloumi ne voulait pas de sa présence, il ne faut pas le cacher cela aussi, n'en déplaise «aux tout va bien». Le même Belloumi défend aujourd'hui Mehdi Lacen, ce qui est en soi une excellente position. Autre fait marquant de cette phase finale de la Coupe d'Afrique des nations, l'Algérie et la Côte d'Ivoire sont ex-aequo sur tous les plans, à la fin du premier tour. Pour départager les deux équipes et faire passer un des deux pays, on a recours au tirage au sort. C'est l'Algérie qui se qualifiera à l'issue du tirage au sort. Elle affrontera le Nigeria en demi-finale. Mais ce match, on l'abordera prochainement avec une autre vedette de l'époque. Un personnage qui n'a pas la langue de bois. Il nous racontera des anecdotes aussi surprenantes les unes que les autres et personne n'en réchappe. M. B. Drid «Malgré une organisation tatillonne, la CAN 88 était bonne» Pour le capitaine de l'équipe nationale de l'époque, Nacereddine Drid, les Verts avaient réalisé une bonne phase finale de la CAN 88. Permettez-nous de vous relire le onze algérien de l'époque qui avait rencontré le Zaïre, pour vous rafraîchir la mémoire. Le gardien Mehdi Cerbah ne figurait plus sur la liste des joueurs qui avaient participé… Non, Cerbah avait déjà arrêté. En fait, avant le Mondial de 86, lors d'un tournoi au Mexique, Cerbah a eu une blessure, une luxation de l'épaule. Par la suite, il s'est exilé au Canada pour une carrière professionnelle. Au Maroc, trois gardiens de but avaient fait le voyage. J'étais le capitaine d'équipe, il y avait la présence de Kadri et de Nouri de l'USMH. Racontez-nous ce match face au Zaïre, qui vous a mené la vie dure en n'encaissant qu'un seul but… Personne ne donnait cher de notre peau avant le départ au Maroc. Sinon comment expliquer qu'à cette époque la FAF n'a pas jugé nécessaire de nous remettre plus de trois tenues. On a fait le voyage avec seulement trois tenues. Ce qui correspondait à trois matchs. Tout le monde s'attendait à nous voir revenir à la maison après les trois matchs de la poule. C'était assez surprenant que Madjer ne se soit pas déplacé au Maroc en 88… Il était difficile de compter sur les joueurs évoluant dans les championnats européens. Ils avaient énormément de difficultés à venir en équipe nationale. Je me souviens, qu'en tant que capitaine, Rogov m'avait chargé de les contacter. Ce que j'avais fait. J'ai eu au téléphone les Madjer, Menad qui jouait à Nîmes, Ferhaoui. Certains sont arrivés à convaincre leurs clubs respectifs, d'autres ne sont pas venus. Menad est reparti après le match. C'était très compliqué pour ces joueurs. Belloumi était contre l'idée de la venue de Madjer, n'est-ce pas ? Lakhdar exprimait son opinion dans le groupe, mais laissez-moi vous dire que personne ne décidait à la place de Rogov. On ne s'ingérait pas dans les questions relatives au choix des joueurs. Un jour, il avait mis dehors le ministre en personne lors d'une réunion technique. De quel ministre s'agissait-il ? Je crois qu'il s'agissait de Kamel Bouchama. Je me souviens d'une autre anecdote, il avait remis à son adjoint Rachid Cheradi la liste des joueurs qu'il avait convoqués pour un match, mais quand il a su que Cheradi avait divulgué la liste auprès des joueurs, Rogov est devenu fou furieux, il m'en a parlé et m'a juré qu'il ne communiquera plus la liste à Cheradi. Vous vous êtes qualifiés en demi-finale Pour l'histoire, la FAF avait envoyé une convocation en urgence à Amani. Il nous a rejoints tout en prenant le soin de ramener une autre tenue que la FAF lui avait remise. C'est pour vous dire que cette CAN ne s'est pas jouée dans les conditions les plus idéales. Il y avait trop de problèmes, on est partis en catastrophe Il a fallu tirer au sort une équipe ? C'est exact, comme on était à égalité parfaite avec la Côte d'Ivoire, il fallait tirer au sort. Le hasard a voulu que ce soit l'Algérie qui joue les demi-finales face au Nigeria. Et même lors de cette rencontre, on n'avait pas cédé facilement. On a fait une CAN assez costaud. On a défendu bec et ongles notre renommée et face au Nigeria, il a fallu aller vers la série des tirs au but. Tous les joueurs ou presque avaient tiré un penalty. La série était très longue. La qualification en finale n'a pas été facile pour le Nigeria. Mais en somme, je peux dire qu'on avait réalisé une bonne CAN. Entretien réalisé par M. B. Cela s'est passé ce jour-là Une page météo, il faut le faire Une page ou presque était consacrée à la météo dans les colonnes d'El Moudjahid. Photo satellite et évolution probable. On y trouvait des informations concernant la navigation et la pêche, celles relatives à l'agriculture avec force détails. Chapeau bien bas au journaliste de l'époque qui s'occupait de cette rubrique. Blaise Compaoré indéboulonnable Ce jour-là, il venait de rendre visite à notre pays, c'était en 88, Blaise Compaoré fait encore parler de lui en 2010. Il vient d'accueillir la semaine passée un dictateur en herbe, le capitaine guinéen, dont on ne garde même pas le nom, blessé par son aide de camp, lequel serait en fuite. Blaise Compaoré indéboulonnable ? Pas si sûr que ça. Djeghaba, Messaâdia et les autres écrivaient l'Histoire Au Palais des nations du Club des Pins se déroulait le 4e séminaire de l'écriture de l'Histoire. Les photos de l'époque montraient au premier rang de la salle de conférence feu Mohamed Djeghaba et feu Mohamed Cherif Messaâdia. Les deux autres peuvent être reconnus. L'histoire retiendra-t-elle leurs noms ? Les jeunes d'aujourd'hui ne les connaissent pas. Mais l'histoire retiendra qu'à cette époque, du centre d'Alger, on pouvait, moyennant 50 dinars, prix d'une course par taxi, accéder aux plages du Club des Pins ou de Moretti, sans que ces étranges personnes habillées en vert ne nous demandent de montrer pattes blanches pour y accéder.