Quatorze joueurs au chômage technique Après avoir été encadrés presque trois années durant par l'Académie de la FAF, la plupart des joueurs de cette sélection nationale ne savent désormais plus à quel saint se vouer. Au lendemain de leur retour au pays, les Bekakchi, Merzouki, Omrani, Djouba, Ziane et bien d'autres, qui étaient en tout haut de l'affiche lors de la CAN organisée en Algérie et durant la Coupe du monde au Nigeria, doivent redescendre de leur piédestal pour retrouver la dure réalité de la vie. Nos jeunots sont dans l'expectative Sachant que c'est la fin d'une aventure et d'un cycle qui aura duré presque trois saisons, nos jeunots ne cachaient pas leur inquiétude concernant leur avenir durant le vol qui les ramenait au pays. La phrase qui revenait souvent sur les lèvres des joueurs : «Qu'allons-nous devenir maintenant que la Coupe du monde est terminée ?» Une question qui mérite réflexion, sachant que la majorité des joueurs sont sans club. Il faudrait une dérogation spéciale de la FAF afin de permettre aux mondialistes d'intégrer les clubs de notre championnat. Faut-il encore trouver preneur surtout en cette période de la saison. Quatorze joueurs au chômage technique Force est de constater que sur les 21 mondialistes, il n'y a que 7 qui jouent en club. Il s'agit bien évidemment des trois émigrés, Nadjib Ammari, qui joue à l'OM, Ziri Hammar, qui se produit à Nancy, et Julien Lopez Baila, qui lui porte le maillot de Montpellier. Du côté des locaux, on ne dénombre que quatre éléments avec des équipes. Il y a Saïd Ferguène, Abdelhakim Bezzaz, Billel Khida et Abdelghani Boughoula, qui doivent rejoindre respectivement la JSK, le CRB et le Mouloudia d'Alger. C'est dire la situation alarmante dans laquelle se trouvent nos jeunes capés qui ont tout donné pour cette Académie. En retour, la majorité des joueurs se retrouvent au chômage technique. Pis, un joueur comme Mustapha Bouteldja accuse un retard considérable dans sa scolarité, lui qui devra passer le baccalauréat cette année. «J'ai trois mois de retard dans ma scolarité, je ne sais vraiment pas quoi faire. Je suis dans le flou le plus total», nous a-t-il confié avec inquiétude le défenseur des Verts. Ce serait du gâchis de les faire jouer dans le championnat national Après avoir connu le très haut niveau lors de ce Mondial au Nigeria, ce serait un véritable gâchis de voir certains joueurs qui ont affiché de très belles dispositions – à l'image de Hossam Ferkous, Mohamed Ziane, Lyès Cherchar, Abdenour Merzouki et Abdelhakim Bezzaz, qui avait tapé même dans l'œil de Issa Hayatou, le président de la CAF lors du match face aux Azzurrini - se produire dans des équipes du championnat national, alors qu'ils ont le potentiel pour jouer dans des formations européennes. Imaginons qu'un élément comme Mohamed Omrani, qui avait tellement fait mal aux Italiens, retourner se produire à l'USB ! Encore plus bizarre, le portier Nacerredine Zaâbat, auteur d'un bon match face à la Corée, se retrouverait à Khemis Meliana. Pour permettre à cette génération dorée qui est tout de même vice-championne d'Afrique de monter encore plus haut, l'instante supérieure de notre football doit se pencher sérieusement sur le cas de ces mondialistes afin de leur permettre de s'épanouir dans un environnement adéquat. -------------------- De Kaduna à Biskra Omrani : «Difficile de se retrouver sans club après avoir joué un Mondial» Considéré comme l'un des joueurs les plus talentueux de sa génération, Mohamed Omrani, auteur d'un match splendide face aux Italiens, se retrouve après ce Mondial, à l'instar de ses partenaires, sans club. Après avoir pris part à une Coupe du monde, il lui sera très difficile de rejouer à l'USB, alors que cette compétition planétaire devait représenter le ticket gagnant pour l'Europe. * Avant toute chose, quel bilan faites-vous de votre participation à ce Mondial au Nigeria ? Nous sommes tous déçus de ne pas avoir passé le cap du premier tour, alors qu'on avait largement les moyens de le faire. C'est cette défaite face à l'Italie qui a compliqué la situation. * En ce qui vous concerne, vous avez été époustouflant lors de ce match. De quoi nourrir des regrets... Ce soir-là, on était dans une forme éblouissante. Normalement, ça aurait dû être notre jour de gloire. Malheureusement, au bout du compte, nous avons perdu cette rencontre sur un détail. C'est ça le très haut niveau. * Après ce Mondial qui vient de s'achever pour vous, qu'allez-vous faire ? Je ne sais pas du tout. Je vais retourner chez moi à Biskra auprès de ma famille, ensuite je verrai. * On imagine que ça doit être très difficile pour vous de se retrouver sans club alors que vous étiez en haut de l'affiche lors du Mondial… C'est difficile pour nous tous, car la plupart de mes camarades sont dans le même cas que moi. Je vais attendre pour voir ce qu'il y a lieu de faire. Pour moi, l'idéal serait d'embrasser une carrière professionnelle à l'étranger. * Justement, lorsque vous étiez en stage avec les Verts à Beaucaire, on croit savoir que vous avez été approché par un agent espagnol. N'est-ce pas ? (Sourire) Effectivement. J'ai d'ailleurs toutes ses cordonnées. Je ne vous cache pas que je compte prendre attache avec lui dans l'espoir de trouver une nouvelle trajectoire à ma carrière. Entretien réalisé par Tarek Che Il est le gardien de but le plus talentueux de sa génération Merzouki : «J'attends que des clubs se manifestent» Auteur de deux matches de très haut niveau face à l'Italie et l'Uruguay, Abdenour Merzouki est sans conteste l'un des tous meilleurs gardiens de but de sa génération. Promu à bel avenir, Merzouki se retrouve cependant sans club. «Il a le potentiel pour être le futur gardien de l'Equipe nationale, à condition de le prendre bien en charge avec une continuité et un suivi dans le travail», nous a dit à son propos Nouri Layachi. Inquiet sur sa situation Merzouki, nous confie : «A présent que le Mondial est terminé pour nous, j'attends que les clubs se manifestent. C'est difficile de le dire, malheureusement c'est la réalité.» Pour rappel, Abdenour est l'un des plus capés de cette sélection des U17 avec 45 matches internationaux. Après avoir réussi une grande Coupe du monde Cherchar devra attendre ses 18 ans pour rejoindre Nancy S'il y a un joueur qui a marqué les esprits des spécialistes lors de ce Mondial des U17 au Nigeria, c'est bien Lyès Mohamed Cherchar. Irréprochable sur l'ensemble des trois rencontres disputées par les Verts, l'enfant de Chlef est plus que jamais convoité par certaines équipes françaises. La piste la plus plausible demeure celle de Nancy qui est depuis quelques mois sur les traces du numéro 4 des Fennecs. Cependant, le joueur en question préfère attendre le 18 janvier prochain pour fêter ses 18 ans et pouvoir rejoindre le centre de formation de Nancy où se produit son camarade Ziri Hammar. Medouar veut tirer profit de la situation Ayant flairé le bon coup, le président de Chlef, Abdelkrim Medouar, qui ne connaissait même pas le joueur avant qu'il n'émerge grâce à la sélection nationale, prétend à qui veut l'entendre que Cherchar est sous contrat avec le club chéliffien. Sachant qu'il n'a signé aucun contrat avec l'ASO, Cherchar veut attendre le moment propice pour embrasser une carrière professionnelle en France. Le concernant, ce serait un véritable gâchis de voir un tel élément aussi talentueux perdre son temps dans le championnat national. Il en fait de même pour Djouba Le latéral droit des Verts, Djelloul Djouba, qui a fait sa première apparition lors du Mondial face à la Corée, semble, lui aussi, confronté au même problème que Cherchar. Natif de Chlef (Ouled Farès), Djouba, connu pour sa timidité, ne sait plus quoi faire. D'ailleurs, durant notre retour au pays, le joueur n'a pas caché ses inquiétudes concernant son avenir immédiat qui est plus que flou. Afin de permettre à ces joueurs de s'épanouir, la FAF doit absolument intervenir pour éviter que des responsables de club malintentionnés profitent de la fragilité et de la naïveté de nos mondialistes dans le but de tirer profit.