Moins d'un mois et demi nous sépare de la CAN, et au jour d'aujourd'hui, on ne connaît pas encore, d'une manière officielle, ni où ni quand aura lieu le regroupement des Verts pour préparer ce grand rendez-vous continental. Aussi, on ne sait pas si Saâdane va faire appel à d'autres éléments pour renforcer davantage son effectif et combler son déficit ou non. Le sélectionneur national et le président de la FAF travaillent certainement là-dessus en ce moment, mais il nous paraît nécessaire, dans un premier temps, que les Verts descendent bien vite de leur nuage pour préparer le premier grand évènement sportif de la nouvelle année, comme il nous paraît très important aussi de marquer une petite halte pour nous poser la question suivante : qu'allons-nous faire à Luanda ? Minimum, les demi-finales On ne veut surtout pas entendre le célèbre refrain : passons le premier tour, puis on verra. Le slogan des gagne-petit, de ceux qui viennent faire de la figuration et de ceux qui sont là juste par hasard. Le slogan des années de braise, le slogan de ceux qui n'ont aucune confiance en eux. Aujourd'hui, l'Equipe nationale a grandi et doit voir plus grand, compte tenu de son nouveau statut. Elle doit être capable aujourd'hui de se fixer un objectif à la hauteur de sa dimension et aller le chercher. Et franchement, le minimum pour cette équipe, c'est d'aller en demi-finales. Tout autre résultat, il faut être honnête avec soi, sera qualifié d'échec, voire de catastrophique si les Verts quittent la compétition au premier tour, ce dont on ne veut pas entendre parler. En tant que mondialiste, l'Algérie doit savoir qu'elle sera très attendue en Angola. Les observateurs l'auront dans leur viseur et par rapport à toute la polémique née de sa rivalité avec l'Egypte dans son groupe, elle se doit de confirmer une supériorité qu'elle avait étalée dès le premier match des éliminatoires. Nous n'avons pas fait tout ce parcours pour rien quand même et nous n'avons pas aussi souffert pour se contenter d'une simple figuration à Luanda. Il n'y a que la Côte d'Ivoire qui peut nous barrer la route Un simple coup d'œil sur le parcours de toutes les sélections qui seront présentes à Luanda pendant les éliminatoires nous renseigne d'une manière approximative sur le niveau de chacune d'entre elles. Hormis la Côte d'Ivoire qui, faut-il le dire, émerge du lot, et à un degré moindre le Ghana et le Cameroun, aucune autre formation n'est capable de nous barrer la route des demi-finales. Et puisque les Fennecs tomberont dans le deuxième tour sur le groupe de la Côte d'Ivoire et le Ghana et, bien sûr, dans un match, tout peut arriver. Toutefois, il faut juste essayer, et c'est tout à fait légitime, d'éviter de croiser les camarades de Didier Drogba en quarts de finale en tentant de décrocher la première place du groupe A. Nos chances d'aller alors en demi-finales augmenteront. La stratégie et les calculs pour évoluer dans une compétition de haut niveau font partie du jeu, il faut savoir tracer les objectifs et situer les intérêts. Il faut rompre avec le social... Bien entendu, si l'Algérie doit légitimement prétendre à une place dans le carré final à Luanda, évidemment, cela ne va pas être facile non plus. Pour ce faire, la sélection nationale doit d'abord proposer un meilleur football. Si l'enjeu avait pris le dessus sur le jeu durant les éliminatoires, la fougue et la volonté des joueurs ne vont pas toujours suffire pour combler les lacunes techniques et tactiques de cette équipe. S'il était de l'intérêt national de s'unir autour des Verts durant les éliminatoires en fermant l'œil sur des insuffisances criantes, il est aussi de l'intérêt national aujourd'hui d'attirer l'attention sur les manques et les besoins de l'EN en perspective d'un aussi grand évènement. Il faut d'abord commencer par rompre avec le social en faisant appel à des joueurs plus rentables, plus compétitifs et d'un plus haut niveau dans certains postes. On doit avoir le courage de traiter ce sujet qui est délicat, faut-il le souligner, en soulignant en même temps, l'intérêt national qui est en jeu. ... Et proposer un meilleur football Et puis, comme nous l'indiquons plus haut, les gens vont nous regarder jouer, il ne faut pas les décevoir. Certes, on ne pourra pas retrouver chez cette équipe le jeu à l'algérienne de l'époque, une sorte de marque déposée, mais qu'on ait au moins une identité de jeu avec une meilleure qualité. Cette nouvelle génération nous a apporté ce qui nous manquait à une certaine période, la rigueur à l'européenne et l'abnégation, ce qui n'est pas rien. Malheureusement, nous avons perdu en revanche notre génie. A part Saïfi, comme le disait hier Benarbia dans ces mêmes colonnes, aucun autre joueur n'est capable de faire techniquement la différence dans les duels. Alors, il va falloir compenser ce déficit en misant sur le collectif et en améliorant le niveau de jeu. En tout cas, il y a beaucoup de choses à faire mais le plus urgent, c'est de préparer sérieusement cette CAN en se remettant au travail le plus vite possible. Basset M.