Bien qu'il ait bénéficié d'un énorme succès en termes de fréquentation, et d'un retour médiatique fort concluant, le tout nouveau et tout beau centre commercial de Bab Ezzouar ne fait pas pour autant l'unanimité autour de lui. C'est en tout cas ce que révèlent plusieurs témoignages de la part de certains de ses hôtes, et ce dés leur sortie. Passés les premiers jours de stupeur et de contemplation, les algériens se rendent à l'évidence. Force est de constater que derrière les murs de ce temple de la consommation conçue pour émerveiller, les algériens tombent régulièrement dénues, notamment à la vue des prix pratiqués. Paradoxalement, parfums, vêtements et autres chaussures, que l'on trouve déjà inaccessibles sur les grandes artères algéroises, le sont tout autant à Bab Ezzouar mais sans plus. Ce ne sont pas ces marchandises qui subissent la plus grande inflation, et leurs tarifs sont quasiment les mêmes que dans les grands magasins de la capitale. Le hic, c'est qu'a contrario au reste des espaces de consommation dans Alger, le centre de Bab Ezzouar concentre à lui seul une longue liste de marques prestigieuses au mètre carré. Ce qui réduit considérablement le choix des familles et la marge de manœuvre de papa et maman. En général les magasins, sont destinés aux achats d'occasion (Aid, anniversaire, cadeaux etc.). Il est vrai que les marques qui s'affichent au centre de Bab Ezzouar sont des marques renommées. Si les algériens se projetaient déjà dans une ère de consommation de masse, celle-ci attendra encore un peu. Au niveau de la restauration, c'est pire et c'est plutôt là que le bat blesse. Les prix sont carrément intouchables. Comptez 50DA à 70DA le café à emporter, 400 DA le moindre menu, et pas mois de 100DA l'étanchement d'une soif à l'aide d'une boisson. Reste quelques labels tels que le supermarché UNO, première chaîne algérienne de supermarchés, dont la réputation n'est plus à faire, et certains magasins spécialisés dans les vêtements pour enfant, pour ne citer que ceux là. Ces derniers sont à la portée de beaucoup de monde, et la foule qui s'y rue le démontre. Mais même là, les algériens y trouvent a redire : « C'est vrai que cette grande surface affiche des prix plus ou moins équivalents a ceux qu'on trouverait dans les épiceries, mais ils sont plus élevés dans certains cas que dans les superettes » explique un père de famille de passage. Selon lui le supermarché devrait au moins s'aligner sur les autres grandes surfaces (beaucoup plus petites que UNO) qui se trouvent sur Alger. Les visiteurs s'y plaisent pour flâner Devant cette inflation galopante, qui les prive de toute nouvelle forme de consommation, on croirait que les algériens déserteraient aussitôt le centre commercial. Que nenni, faute d'y faire leurs courses ils y flânent. Le centre est un prétexte de promenade et un loisir à lui tout seul, et les familles ne boudent pas leur plaisir à y passer des heures entières, à traîner entre ses dédales. Les jeunes sont semble-t-il ceux à qui le centre convient le plus, notamment pour ses loisirs. Le bowling fait déjà salle comble, le billard viendra et les multiplexes promettent dors et déjà de faire le plein. Selon certains jeunes rencontrés, les tarifs importent peu, pourvu que le choix y soit…enfin.