La Chambre de l'artisanat et des métiers de la wilaya d'Oran (CAM) va lancer, dans les prochaines semaines, des stages de formation et de perfectionnement sur les techniques de restauration du vieux bâti au profit des artisans. Ces stages de formations sont destinés aux artisans inscrits dans les métiers du bâtiment, pour parfaire leur connaissance dans la filière restauration du vieux bâti. Cette action, initiée par les pouvoirs publics, répond à une préoccupation locale sur un double plan: la réhabilitation du parc immobilier et la création d'un plan de charge pour les artisans qui viennent de bénéficier de mesures législatives qui régleront le problème de leur non accès aux marchés publics. Un décret présidentiel, publié en d'octobre dernier, vient d'accorder aux artisans la possibilité de bénéficier de projets à hauteur de huit millions de dinars. Les artisans bénéficieront de formations dans plusieurs filières notamment la maçonnerie, la menuiserie, la ferronnerie d'art et le plâtre. Plus de 500 bâtisses, ayant besoin d'une restauration, ont été recensées par les services techniques concernés et nécessitent donc beaucoup de main-d'œuvre qualifiée pour leur remise en état. Les métiers de l'artisanat font face à d'énormes difficultés pour s'adapter à la conjoncture économique. Les artisans d'Oran, en particulier ceux spécialisés dans le bâtiment, se plaignent de leur exclusion de facto de toutes les soumissions aux avis d'appel d'offres par les maîtres d'ouvrages (OPGI, DUC, commune, wilaya, etc.). Le Système Productif Local (SPL), un programme visant à favoriser un développement local durable, peine à décoller dans notre wilaya. Le plan pilote tend à intégrer le maximum d'artisans dans les filières du bâtiment (maçonnerie, ferronnerie, ébénisterie, taille de pierre, plâtrerie…) dans des chantiers en voie de lancement et notamment dans la restauration du vieux bâti. Malheureusement la réalité du terrain est autre. Les artisans sont exclus de facto de toutes les soumissions aux avis d'appel d'offres pour la restauration du vieux bâti. La cause serait le manque de qualifications des artisans en matière de moyens logistiques nécessaires pour des marchés d'un montant au-delà de 8 millions de dinars. Le code des marchés fixe des conditions strictes pour l'octroi de marché et les soumissionnaires sont tenus de présenter des offres solides avec toutes les conditions d'éligibilité (main d'œuvre qualifiée, engins, rapport financier...), précise-t-on. Il est à rappeler que l'OPGI a lancé un programme de grande envergure en vue de la réhabilitation de plus de 9.000 logements à travers le territoire de la wilaya. Une grande partie de ces logements, soit 5.000, se trouve à l'intérieur du tissu urbain de la ville.