Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière, Djamel Ould Abbès a annoncé que le programme spécial Santé-sud, en cours d'étude, prévoyait des mesures incitatives en faveur du personnel médical. Le personnel de santé qui choisit de travailler dans le Sud ou ceux envoyés dans ces régions dans le cadre du service civil, bénéficieront d'un salaire «attractif» ainsi que d'un logement qui sera cédé après «une certaine durée», a précisé M. Ould Abbès en marge de sa présentation du programme Santé Sud aux sénateurs et députés de cinq wilayas du Grand sud du pays. «Je discute avec le gouvernement pour que cette cession de logements au profit du personnel de la santé se situe entre 5 et 7 ans», a-t-il dit, expliquant que cette mesure incitera le médecin à demeurer dans le Sud, «ce qui n'est malheureusement pas le cas actuellement». Le personnel de santé bénéficiera également d'une prime de location d'un logement, d'une assurance complémentaire, d'un congé spécial, d'une réduction «substantielle» des frais de déplacement, d'une prime spéciale transport, d'un prêt véhicule sans intérêts, et de crédits de construction et de consommation. Le programme spécial Santé Sud a été conçu pour réaliser les objectifs souhaités, notamment en ce qui concerne «l'équilibre en matière de couverture sanitaire entre le sud et le nord algérien» et contribuera «à éliminer les dysfonctionnements supposés en matière de soins». Le plan couvre 20 wilayas des Hauts plateaux et du sud, sur une superficie globale de 1,9 million de km2, abritant 3,3 millions d'habitants. Il permettra en outre de mettre à la disposition de ces populations les ressource humaines nécessaires pour assurer les prestations de service sanitaire dans les unités de santé. Le plan prévoit, en particulier, la prise en charge rapide des malades, grâce à une convention passée avec la compagnie Tassili-Agro-Aérien (Sonatrach), pour un montant avoisinant les 10 milliards de dinars par an. Cette compagnie aérienne est capable de mobiliser, selon le ministre, huit avions pour assurer l'évacuation sanitaire vers des hôpitaux du nord du pays des patients gravement malades, nécessitant une prise en charge spécifique, ainsi que les victimes de catastrophes naturelles pouvant survenir dans le sud. Le plan spécial Santé Sud prévoit également des opérations de prévention et une couverture sanitaire de la bande frontalière sur une distance de 3.600 km, en vue d'assurer la protection des citoyens, en plus de l'organisation de cliniques mobiles assurant des prestations sanitaires ciblées au profit des régions déshéritées et enclavées. Lors des débats, les parlementaires ont appelé à renforcer par des médecins spécialistes les établissements de santé dans la région qui connaît un «grand manque» en cancérologues, gynécologues et cardiologues notamment. Ils ont salué, à cette occasion, l'opportunité qui leur a été offerte, pour la première fois, de discuter avec un ministre des problèmes du secteur.