Des observateurs cités par l'APS estiment que le bilan du programme présidentiel est globalement positif, une année après le lancement du troisième plan quinquennal. En effet, les grands chantiers socio-économiques du 3ème plan quinquennal, doté d'une enveloppe budgétaire de 286 milliards de dollars, lancés dans le sillage de la réélection du président Abdelaziz Bouteflika, enregistrent un bilan globalement ‘'positif'' avec une nette amélioration des conditions de vie des Algériens. Un bilan qui intervient dans un contexte social tendu et une conjoncture marquée par une série de réformes. ‘'Aux grands maux, les grands remèdes'': tous les projets sociaux et économiques prévus dans le cadre du programme quinquennal 2010-2014, et particulièrement ceux orientés vers l'amélioration des conditions de vie des algériens, ont été dotés d'enveloppes budgétaires conséquentes. Le ‘'ton'', pour ce troisième programme quinquennal initié par le président Bouteflika, est résolument orienté vers ‘'le social''. Il s'agit, en fait, d'améliorer le bien-être quotidien du citoyen et ‘'gommer'' le plus possible les disparités régionales en matière de développement social, tout en confortant l'assise économique nationale avec des projets créateurs d'emplois et de valeurs ajoutées pour les entreprises. Améliorer les conditions de vie des Algériens Sur les cinq années du programme, ce seront ainsi quelque 286 milliards de dollars qui seront débloqués pour améliorer les conditions de vie des algériens, mettre en place un développement durable, et atteindre, surtout, les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), fixés par l'ONU à l'horizon 2015. Ainsi, une bonne partie de ce budget est allée vers l'achèvement des grands projets déjà entamés, notamment dans les secteurs du rail, des routes et de l'eau, pour un montant de 9.700 milliards de DA, soit environ 130 milliards de dollars. Quant aux nouveaux projets, ils bénéficieront d'un montant de 11.534 milliards de DA, soit l'équivalent de 156 milliards de dollars. L'effort financier de ce programme est gigantesque, et il est important de le souligner, relèvent des experts qui soulignent l'effort remarquable accompli par l'Algérie en matière de paiement anticipé de sa dette extérieure et la constitution des gigantesques réserves destinées au financement de son développement à travers les ressources accumulées du Fonds de régulation de ressources avec plus 4.800 milliards de DA (plus de 66 milliards de dollars), et des réserves de changes estimées à plus de 155 milliards de dollars. Nette amélioration des finances publiques Il prévoit de consacrer 40% de son montant à l'amélioration du développement humain: 5.000 établissements de l'éducation nationale, 600.000 places pédagogiques universitaires et 400.000 places d'hébergement pour les étudiants, et plus de 300 établissements de formation et d'enseignement professionnels seront réalisés. Dans le secteur de la santé, 1.500 infrastructures devront être réalisées, dont 172 hôpitaux. En outre, l'habitat ne sera pas en reste avec une prévision de construction de 2 millions de logements, dont 1,2 million seront livrés durant le quinquennat et le reste mis en chantier avant la fin de l'année 2014. Dans la même foulée, ce programme quinquennal prévoit également la réalisation de 35 barrages et 25 systèmes de transfert d'eau, pour améliorer l'alimentation en eau potable et sa juste répartition. Le méga projet de transfert d'eau de In Salah vers Tamanrasset, inauguré la semaine dernière par le Président Bouteflika, fait partie de cette grande ambition de distribuer équitablement les ressources nationales entre tous les Algériens, relève-t-on. Et, dans le même élan, près d'un million de foyers bénéficieront du gaz naturel, alors que 220.000 raccordements dans le cadre de l'électrification rurale sont prévus. L'autre caractéristique du programme quinquennal 2010-2014 est que près de 40% de l'enveloppe financière iront à la consolidation des infrastructures de base et à l'amélioration du secteur public. Près de 3.100 milliards de dinars sont affectés à la modernisation du réseau routier et des infrastructures de base, de manière à mettre en adéquation le réseau routier, les ports et aéroports algériens aux standards internationaux. Et, pour donner une texture plus profonde à cet effort de développement des infrastructures socio-économiques, l'Etat consacre pour ce programme près de 2.800 milliards de DA pour le secteur des transports. Objectifs: 17 tramways urbains, dont 3 sont en cours de réalisation (Alger, Oran et Constantine), chemin de fer, ports et aéroports. Signe révélateur, le dernier tronçon de la Transsaharienne, qui va relier l'Algérie aux pays voisins, a été inauguré la semaine dernière par le chef de l'Etat, à la veille de l'anniversaire de sa troisième réélection à la magistrature suprême. OMD en ligne de mire Autre motif de satisfaction: le montant des transferts sociaux a atteint à fin 2011 près de 1.200 milliards de DA (15 milliards de dollars), alors que le taux officiel du chômage baissait de 30% en 1999 à 15,3% en 2005 et à 10% en 2010. Les ‘'fruits'' des deux précédents programmes de développement commencent à donner une forme plus visible aux résultats du plan quinquennal 2010-2014. L'Algérie semble proche de l'objectif de la majorité des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), avant même la date butoir de 2015. Annuellement, l'Etat consacre près de 20% de ses dépenses au soutien à l'habitat, aux familles, aux retraites, à la santé et aux moudjahidine, aux démunis et aux autres catégories vulnérables. Le soutien aux familles représente, à lui seul, plus d'un quart des transferts sociaux pour 2011, avec 302,2 milliards (mds) de DA dont 93 mds de DA pour le soutien des prix du lait et du blé et 78 mds de DA pour l'accès à l'eau et à l'électricité. Les transferts alloués au secteur de l'Habitat, d'un montant de 282,7 mds de DA absorbent 23,5% de la totalité des transferts tandis que plus de 18% des transferts vont au soutien du système de Santé avec une enveloppe de 220,6 mds de DA dont la plus grande partie (218,5 mds de DA) va aux établissements de la santé publique. Pour autant, l'amélioration des grands indicateurs sociaux, même si des imperfections sont constatées, selon des économistes, est le résultat direct des deux programmes successifs d'investissements publics: 50 milliards de dollars(2001-2004) et 150 milliards de dollars (2005-2009). Le troisième programme national d'investissements publics (2010-2014) réserve 40% des 286 milliards de dollars prévus au développement humain (éducation, formation, santé, habitat et agriculture). Selon un rapport national sur les OMD (2005-2010), présenté par l'Algérie en septembre dernier à l'occasion de la 65ème session de l'Assemblée générale de l'ONU, le premier OMD, relatif à la «réduction de l'extrême pauvreté et de la faim», est déjà «atteint». La population vivant en-deçà du seuil d'un dollar par personne et par jour est passée de 1,9% en 1988 à seulement 0,5% en 2009. La projection OMD était d'atteindre 0,9% en 2015. Le taux de pauvreté générale en Algérie est, quant à lui, passé de 14,1% en 1995, à 12,1% en 2000 et à 5,6% en 2006 pour s'établir à 5% en 2008.