La tripartite économique Gouvernement-UGTA-Patronat a décidé samedi à Alger le remplacement du Crédit documentaire (Crédoc) par la «remise documentaire» pour les importateurs producteurs de bien et service, selon le communiqué final rendu public au terme de la rencontre. Cette mesure «vise l'amélioration des conditions d'approvisionnement des entreprises de production», selon le communiqué, lu en présence du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, du secrétaire général de la centrale syndicale, M. Abdelmadjid Sidi Said, et des représentants des organisations patronales privées et publiques. En cas d'importations urgentes du même genre, ces mêmes entreprises «pourront recourir au paiement libre dans la limite maximale de 4 millions de DA au lieu de 2 millions de DA» précédemment», selon le communiqué. Quant aux importations destinées à la revente en l'état, elles demeurent soumises au Crédoc, instauré en 2009 comme unique moyen de paiement des importations. Cette mesure a été applaudie par l'ensemble des patrons qui avaient plaidé, à maintes reprises, pour la suppression de la lettre de crédit pour encourager la production nationale. «Avec le Crédoc, l'importateur est obligé de déposer son argent et attendre sa marchandise deux à trois mois tandis qu'avec la remise documentaire, ce n'est qu'à l'arrivée de la marchandise que le banquier lui exige le paiement», avait indiqué le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), M. Réda Hamiani, en marge de la tripartite. «Il faut surtout distinguer entre les importateurs et les producteurs qui, une fois dotés de facilitations d'accès aux matières premières, peuvent systématiquement aider la réduction des importations», a-t-il préconisé faisant remarquer que la lettre de crédit, bien qu'introduite spécialement pour diminuer les importations, ne les a pas empêché de rebondir. «Un instrument de paiement ne peut jamais faire de la régulation», a-t-il soutenu.