Une visite guidée a été organisée pour les journalistes des médias nationaux et étrangers vendredi à Timimoun et Tinerkouk (wilaya d'Adrar) en marge d'une table-ronde organisée par le ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement sur place et dédiée à la décennie des Déserts et de la lutte contre la désertification. Lors de cette visite, initiée par le ministère, les gens de la presse ont été « émerveillés » par les paysages envoutant de la Ville rouge avec notamment le coucher du soleil, qui est une des « particularités » de Timimoun, pour reprendre l'expression de la population autochtone. Cette visite a conduit les journalistes dans l'oasis d'Ouled Saïd où les habitants leur ont fourni des explications sur le système de répartition de l'eau, à savoir les foggaras. « C'est à partir d'une source datant de sept siècles que la foggara de cette localité est alimentée en eau, répartie de manière équitable et avec des techniques rudimentaires, entre les habitants, tout en tenant compte du nombre de palmiers de chacun », a-t-on expliqué. Un système « ingénieux » qui rythme le partage de ce précieux liquide dans un désert qui paraît aride, mais généreux par ses richesses et sa diversité, ses vieux ksour, ses anciennes forteresses et vestiges. « Actuellement les habitants de Timimoun et les autorités locales s'attèlent à réhabiliter ce système de foggara afin de maintenir une répartition juste de l'eau, laquelle se fait de plus en plus rare compte tenu du tarissement des puits et de la nappe phréatique », a-t-on expliqué. A une quinzaine de kilomètres du chef-lieu de Timimoun, les gens de la presse s'étaient attardés devant la grotte d'Ighzer, située au-dessous d'une falaise et longue d'une trentaine de mètres. « En été des familles viennent pour des pique-niques, à la recherche de fraîcheur dans cette grotte où des gravures rupestres sont encore visibles », leur a-t-on expliqué. A l'entrée de la grotte, un vieillard expose des pierres fossilisées qu'il écoule à 100 DA la pièce. Flanqué de sa tenue traditionnelle, avec gandoura et turban (chèche), il a fait savoir aux visiteurs que s'ils souhaitaient se photographier avec lui, ils devraient payer au préalable. Non loin d'Ighzer, les journalistes ont pu découvrir un autre palais au milieu de l'oasis d'Aghlal, presque enseveli sous le sable. L'ensablement dans cette région constitue un véritable handicap pour la population qui livre un combat quotidien à l'avancée du désert, a-t-on encore expliqué. Parallèlement à cet environnement hostile, les habitants des différentes oasis ont fait montre de leur générosité légendaire. A ce titre, entre chaque déplacement des journalistes, des haltes sont marquées pour permettre d'apprécier les chants et danses des troupes folkloriques de la région. A l'évidence, dattes et thé étaient servis à profusion dans des khaïmas. Au Fort de Tinerkouk, localité située à près d'une centaine de km à l'Est de Timimoun, un concert de musique classique a été organisé à en plein air à l'initiative de l'ambassade d'Autriche pour fêter la décennie des Déserts. Le concert, organisé en plein air, a été animé par l'ensemble Fioretto sous un froid de canard. La chanteuse sud-africaine Debora Fraiser a, pour sa part, réussi à réchauffer l'atmosphère à Tinerkouk. Le Fort de Tinerkouk a été construit au temps de la colonisation française, au début du siècle dernier. Il se caractérise par ses terrasses qui offrent une vue imprenable sur toute la région, avec ses paysages aussi fascinants que fantomatiques. Située au nord du plateau de Tademaït, à l'est de l'Erg oriental, la région de Tinerkouk se caractérise par un climat désertique avec des températures variant entre 1 et 40 degrés. Une opération de boisement a été lancée en 2009 dans cette région.