Un colloque international sur l'économie informelle se tient aujourd'hui à Alger avec la participation de nombreux universitaires, experts et spécialistes étrangers et d'institutions reconnues pour leur expertise dans le domaine, a-t-on appris auprès des organisateurs. Placé sous le thème «les pistes d'une transition vers la formalisation», ce colloque a pour principal objectif d'examiner, partager et diffuser l'information sur les politiques, les programmes et les pratiques efficaces initiées par certains pays pour sortir de l'économie informelle, a affirmé le club Care, organisateur de l'évènement en partenariat avec le ministère du Commerce. Le colloque vise également à donner un aperçu de l'état des travaux de recherche en la matière en Algérie, comprendre le plan d'action des diverses institutions impliquées dans le processus de formalisation et réfléchir sur les rôles respectifs des gouvernements et des partenaires sociaux dans l'amélioration de l'environnement institutionnel. Cette rencontre internationale sera, selon les organisateurs, l'occasion d'initier le projet du «livre blanc» sur l'informel en Algérie, véritable outil de travail pour toutes les parties prenantes, qui serait rédigé par une task force (nationale et internationale) mise sur pied à cet effet, dans le cadre d'un partenariat public-privé. Le club Care souligne la nécessité de faire un état des lieux de l'informel en Algérie, mettant l'accent sur l'importance de s'inspirer des expériences internationales en la matière. «Les pouvoirs publics (...), le patronat et toutes les autres composantes de la société algérienne, perçoivent l'impérieuse nécessité de faire du traitement de l'économie informelle une priorité nationale», a-t-il relevé. Il estime que la prévalence d'une importante économie informelle a «un impact sur les citoyens, sur l'économie, sur la gouvernance et sur le bien être de la population en général». «Le printemps arabe est venu souligner l'impact que pourrait avoir cette économie informelle particulièrement sur les jeunes qui représentent plus de 60% de la population algérienne», a-t-il affirmé. Les évènements qui ont secoué l'Algérie au début de l'année 2011 «nous imposent une approche créative et concertée pour aborder la question de l'économie informelle», a-t-il soutenu. Selon le directeur du département du Moyen-Orient auprès du FMI, M.Masood Ahmed, l'économie informelle dans cette région devient ‘'de plus en plus étendue, envahissante et, souvent, ignorée». Ce responsable au FMI avait souligné que certaines estimations indiquent que l'économie informelle dans les pays MENA - hors Conseil de coopération du Golfe (CCG)- est «sensiblement plus importante» que celle dans plusieurs pays d'Asie et d'Amérique latine. «Dans la plupart des pays MENA -hors CCG-, l'économie informelle est estimée à près d'un tiers du PIB», avait-t-il précisé.