Le club Care organise, en collaboration avec le ministère du Commerce, le 12 mars prochain à l'hôtel Hilton d'Alger, “un colloque international de haut niveau sur la transition vers la formalisation”. Le colloque accueille Hernando De Soto, une sommité mondiale, sur la question de l'intégration des intervenants informels dans les sphères formelles de production, d'importation et de distribution. La part de l'informel est reconnue pour être importante dans l'économie algérienne. C'est même la conclusion de la commission d'enquête parlementaire sur la pénurie et la hausse des prix des produits alimentaires de large consommation, mise en place, faut-il le rappeler, juste après les émeutes qui ont secoué le pays en janvier 2011. L'informel tend ainsi progressivement à envahir en profondeur un nombre de plus en plus important d'activités, au point de devenir quasiment la norme. Il prend un caractère autrement plus néfaste lorsqu'il valorise et légitime la défiance vis-à-vis de l'encadrement étatique de l'activité et qu'il participe ainsi à un mouvement d'ensemble de déstructuration de l'économie et de la société. Les émeutes de janvier de l'année passée ont révélé le poids important des acteurs intervenant dans l'économie informelle, qui ont obligé le gouvernement à revenir sur certaines dispositions, l'obligation du chèque pour les transactions de 500 000 DA, censées limiter son expansion. Tout le monde pourtant, pouvoirs publics, patronat et toutes les composantes de la société algérienne perçoivent l'impérieuse nécessité de faire du traitement de l'économie informelle une priorité nationale. Les pays émergents ont accéléré ces derniers temps l'intégration de leur secteur informel. L'Algérie s'engage dans cette voie. Le colloque international d'Alger, qui sera inauguré par le ministre du Commerce, ambitionne de donner une impulsion nouvelle à la formalisation des activités non formelles en Algérie. “Un livre blanc” sur l'informelle en Algérie serait rédigé par une task-force mise sur pied à cet effet. M. R.