A moins de quatre mois des élections locales, la majorité des partis se prépare activement à entrer dans une compétition «décisive», autant pour les grandes formations souhaitant consolider leur position sur l'échiquier politique que pour les «petites» pour lesquelles l'obtention de sièges est tributaire de l'établissement de listes communes. En effet, les partis de l'Alliance présidentielle : le parti du Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND), multiplient, chacun de son côté, les rencontres pour mobiliser leurs bases en prévision des élections des Assemblées populaires communales (APC) et de wilaya (APW) du 29 novembre 2012. Le secrétaire général du parti du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a indiqué que les prochaines élections «sont plus difficiles comparées aux législatives, car il s'agit, a-t-il dit, de confirmer notre victoire du 10 mai dernier et maintenir intact la confiance investie en nous par le peuple algérien», invitant les militants de son parti à «redoubler d'efforts et à être constamment à l'écoute des citoyens». Considérant ces élections locales d'une importance «cruciale», M.Belkhadem a souligné que le parti du FLN doit «les appréhender avec sérieux et détermination afin d'assurer la victoire» et confirmer ainsi sa place de «première force politique» dans le pays. De son côté, le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, a lancé un appel à la mobilisation et au rassemblement lors du prochain scrutin, mettant l'accent sur la nécessité d'établir des listes de candidats et candidates capables de prendre en charge les préoccupations quotidiennes des citoyens à travers les 1.541 APC et 48 APW. Le RND, qui a installé une commission nationale chargée de préparer cette échéance électorale, a annoncé que les listes de candidature pour les APC étaient ouvertes à tous les citoyens, notamment les femmes et les jeunes, alors que celles des APW étaient limitées aux seuls militants de cette formation politique. Le secrétaire général du mouvement Nahda, Fateh Rebiai, a annoncé, pour sa part, que le conseil consultatif national du mouvement se réunira à la fin du mois d'août pour débattre de la participation ou non aux locales, soulignant que la décision «dépendra des garanties présentées par les autorités pour assurer la crédibilité du scrutin». Il a ajouté que s'il y a participation, elle se fera dans le cadre de «l'Alliance de l'Algérie verte» qui regroupe son parti et les mouvements de la société pour la paix (MSP) et El Islah. Le secrétaire général du mouvement El Islah, Hamlaoui Akouchi, a, quant à lui, affirmé que son parti soutenait la formation d'une «alliance politique» avec les différents courants islamiques dans le pays, précisant que la décision sur la participation de son parti aux élections locales sera annoncée durant l'université d'été prévue du 21 au 23 septembre dans la wilaya de Boumerdes. Précampagne Le conseil national du Front des forces socialistes (FFS), formation ayant réussi à décrocher 27 sièges à la nouvelle Assemblée populaire nationale (APN) après son boycott des législatives de 2003 et 2007, se réunissait hier en session extraordinaire consacrée aux élections locales. Lors de cette session, il sera procédé à la présentation du code des élections locales du FFS définissant les critères de candidatures et d'établissement des listes électorales du parti, ainsi que l'organisation et la participation à ce rendez-vous électoral. Le Parti des travailleurs (PT) a, lui, consacré une bonne partie de son université d'été à préparer les élections locales, à travers la mise en place d'ateliers de travail chargés d'élaborer un plan d'action. La secrétaire générale du PT, Louiza Hanoune, a demandé «davantage de garanties» pour encourager les formations politiques à participer aux prochaines échéances électorales, exigeant «l'assainissement» du fichier électoral et le retrait des magistrats des commissions électorales, leur présence «n'ayant fait, selon elle, qu'alourdir la machine électorale». Plusieurs autres partis ont déjà annoncé leur participation aux élections locales, à l'instar de l'Alliance nationale républicaine (ANR), dont le secrétaire général, Belkacem Sahli, a appelé les nouveaux partis à se regrouper autour de listes communes pour «multiplier les chances de succès». Le ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, Daho Ould Kablia, a déclaré récemment que les partis politiques n'ayant pas la possibilité d'atteindre le taux de 7% exigé aux élections locales pour prétendre à des sièges, «n'auront d'autres choix que de se rassembler dans des listes communes». «Je crois qu'avec le taux de 7% requis pour qu'une liste de parti ou indépendante soit acceptée, il ne restera que deux à trois partis qui pourront dépasser cette barre au niveau national. Plusieurs partis seront laminés. Le seul choix qui reste pour beaucoup de formations, ce sont les regroupements et les alliances électorales», a-t-il estimé.