C'est, aujourd'hui, que se tiendra la première échéance électorale inscrite au calendrier politique national et cela, conformément au renouvellement du tiers des membres du Conseil de la nation. Tout peut se jouer sur une dissidence ou encore sur des alliances inattendues , et le comportement des élus d'El Islah sera aussi suivi avec attention au même titre que les stratégies des partenaires de l'Alliance présidentielle. Il paraît acquis que chacune des formations défendra, d'abord, ses propres couleurs singulièrement au sein du RND et du MSP plus ou moins résignés à une hégémonie du Front qu'ils s'en voudraient sans doute de conforter. Ces reclassements seront, bien entendu, pris en compte, en particulier dans la perspective du rendez-vous, autrement et plus explicitement chargé des législatives du printemps prochain. Cette élection, concernera ce qu'il est convenu de désigner comme des grands électeurs, en l'espèce, les élus des APC et des APW, et il est important de rappeler qu'exception faite des circonscriptions électorales de Kabylie, qui avaient vu leurs résultats invalidés au titre des accords entre le gouvernement et les aârouch, les collèges électoraux seront composés des élus des consultations électorales d'octobre 2002.Celles-ci avaient consacré, on s'en souvient, le net succès des listes FLN, sous la direction de l'ancien secrétaire général et chef de gouvernement, Ali Benflis, et le recul sensible du RND. Maintenant que le Parti des travailleurs a décidé de s'allier avec le FLN dans les élections du Conseil de la nation, même si ce n'est pas une carte blanche en faveur des élus FLN mais constitue "la base d'un contrat moral" avait souligné le SG du PT, "mais ça constitue, un point de plus, pour le parti de Belkhadem qui se présentera dans les 48 wilayas. Et cela, malgré les problèmes crées par certains militants de ce parti. Le FLN avait contacté, jeudi dernier, le PT qui a proposé une alliance et le député Djelloul Djoudi a rencontré Salah Goudjil, membre du comité exécutif du FLN, pour discuter, justement, des voix de nos 154 élus locaux". A cet effet, le PT a donné des instructions fermes à ses élus pour voter pour ce parti avec qui il fera alliance ; il est à noter que le PT n'a pas l'intention de présenter des listes aux sénatoriales. Au strict plan des normes, ce sont en principe les résultats électoraux de 2002 qu'est appelée à traduire l'opération de renouvellement de jeudi prochain au sein du Conseil de la nation et, toutes choses politiques égales par ailleurs, cela devrait être largement le cas, et la main devrait donc passer du RND au FLN. Pour le RND présent dans 45 wilayas, son secrétaire général, Ahmed Ouyahia, vient de boucler la première étape du programme d'action mis en place juste après les assises du conseil national de son parti alors que d'autres sorties sont annoncées après les fêtes de Aïd El Adha. Le parti d'Ouyahia est bien décidé de se positionner pour les législatives de 2007 devant son concurrent fondamental qui est le parti de Belkhadem au moment où le FFS a choisi de ne pas participer à ces élections ce qui donne plus de chances pour ces partis de se positionner dans la région de la Kabylie. Il est à noter que le vote des grands électeurs prévu pour ce jeudi et l'installation des nouveaux sénateurs pour le 4 janvier prochain plusieurs formations qui meublent le paysage politique national s'engagent dans la bataille des sénatoriales aux fins de se frayer un chemin au Conseil de la nation. Le FLN tout comme son rival au Parlement, le RND, affichent déjà leurs intentions : celles de s'imposer et préparer les législatives de l'an prochain (printemps 2007) qui devraient leur ouvrir, en cas de victoire, les grandes portes de l'Assemblée populaire nationale (APN). Pour ce qui est du président de Sénat, Abdelkader Bensalah, en fin de mandat, est appelé à libérer sa place à un successeur qui sera connu dans les prochaines semaines, et les langues se délient déjà quant à son futur remplaçant. A l'approche des rendez-vous électoraux d'une importance capitale, à savoir les législatives du printemps 2007 et le référendum sur la révision de la Constitution dont la date reste à déterminer, les noms de Lakhdar Brahimi et de Belaïd Abdesselam, sont toujours cités comme référence. Au Conseil de la nation, la part du lion revient au RND qui occupe plus de 60 sièges alors que ses rivaux immédiats, le FLN n'a pas atteint la trentaine et le MSP est moins représenté (moins de 10 élus).