Dans un document concernant la contribution des pouvoirs publics à la mise en œuvre du pacte économique et social, le gouvernement souligne que la crise financière mondiale n'a pas directement atteint notre pays, y compris au niveau de son système financier, précisant que les réserves de changes du pays- n'ont jamais- fait l'objet de placements spéculatifs. En outre, les décisions prises par le président de la République, à partir de 2004, de procéder au remboursement anticipé de la dette extérieure et de faire cesser le recours aux emprunts à l'étranger-ont concouru à la sauvegarde de l'indépendance financière- de l'Algérie. La dette a été ainsi ramené de près de 22 milliards de dollars en 2004 à moins de 5 milliards de dollars à fin 2008. Le pays a pu économiser des montants importants sur le service de la dette, estimé à 2 milliards de dollars en intérêts. L'arrêt de recours aux crédits extérieurs a permis de voir les nouveaux emprunts se réduire de 1,8 milliards de dollars en 2004 à 250 millions de dollars en 2008. Cependant, souligne le gouvernement, la crise a été ressentie par l'Algérie au travers de ses recettes extérieures qui sont encore fortement dépendantes des exportations des hydrocarbures. Le prix du baril de pétrole a reculé d'une moyenne de 99 dollars en 2008, à 52 dollars durant le premier semestre 2009. Le volume global des exportations a fortement régressé, passant de 68 milliards de dollars durant les 10 premiers mois de 2008 à 35,9 milliards de dollars durant la même période de l'année en cours, soit un recul de 32 milliards de dollars de recettes. L'excédent de la balance commerciale est passé de 35,5 milliards de dollars pour les 10 premiers mois de l'année 2008 à près de 3,5 milliards de dollars à la même période de cette année. Les importations des services ont pratiquement doublé entre 2007 (6,9 milliards dollars) et 2008 (11,1 milliards de dollars) avec aussi un quasi-doublement du déficit de la balance des services qui est passé de -4 milliards de dollars en 2007 à -7,6 milliards de dollars en 2008. Le volume des réserves de change, a pu croître cette année encore (147 milliards de dollars à fin octobre) notamment grâce au ralentissement des importations. La crise a aussi des effets sur les finances publiques. Le document du gouvernement relève un fort recul de la fiscalité pétrolière et une hausse timide de la fiscalité ordinaire. Les recettes de la fiscalité ordinaire ont connu une évolution modeste durant les cinq dernières années, passant de 815 milliards de dinars à 1252 milliards de dinars attendus en 2009. « Ce volume est anormalement bas par rapport aux niveaux d'investissements engagés et de revenus distribués » souligne le document du gouvernement, qui explique cette situation, à la fois, par les importants dégrèvements fiscaux octroyés aux salariés et aux investisseurs, ainsi que par le poids de la fraude fiscale. Le gouvernement indique que le déficit budgétaire s'alourdira cette année et durant les années à venir, avertissant que cette situation est préoccupante sur le moyen terme, soulignant la nécessité d'augmenter et de diversifier les ressources fiscales du trésor.