Les principaux points à l'ordre du jour de la tripartite, dont les travaux se sont ouverts, hier à la résidence Djenane El Mithak, ont été examinés par les trois partenaires, en l'occurrence le gouvernement, l'UGTA et le patronat. Cependant, aucune décision n'a été prise hier, les travaux se sont déroulés à huis clos, juste après l'ouverture de la rencontre. Le sort du SNMG, dont la réévaluation a été décidée par le président de la République, du départ à la retraite avant l'âge légal, des mutuelles sociales ou encore des allocations familiales …sera connus aujourd'hui avec la clôture des travaux. Les points qui devront être passés au peigne fin portent sur les récents développements économiques intervenus sur la scène nationale, notamment l'état de l'économie nationale face à la crise internationale, la loi de finances complémentaire pour 2009, l'appui aux entreprises locales des secteurs public et privé, ainsi que les contours du nouveau programme présidentiel quinquennal en matière d'investissements publics. Il est prévu également l'évaluation du Pacte national économique et social, notamment en ce qui concerne l'aspect lié à la concrétisation des objectifs définis par ce pacte, ainsi que la mise en œuvre de la contribution attendue des pouvoirs publics, y compris en matière de réforme du système bancaire et financier, d'assainissement de l'environnement de l'entreprise et du marché, de lutte contre les activités informelles, d'accompagnement de la promotion de la productivité et de la création d'emplois. Dans une allocution prononcée à l'ouverture de la 13e tripartite, le Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, a tout d'abord tenu à préciser que " l'Algérie peut légitimement s'honorer d'être l'un des rares pays au monde à disposer d'un cadre de dialogue et de concertation régulier entre le gouvernement, les représentants des travailleurs et les organisations patronales du pays ". Il a fait savoir que cette réunion se tient à un moment qui se distingue par trois données particulières. Il a cité, en premier lieu, celui de voir l'Algérie parachever, cette année, un programme quinquennal " qui a mobilisé des ressources énormes et fait accomplir au pays des progrès incontestables dans tous les domaines ". En second lieu, l'Algérie s'apprête à engager, dès l'année prochaine, un second programme quinquennal de développement économique et social, reflétant les engagements pris par le chef de l'Etat devant le peuple au printemps dernier. Ce programme portera sur plus de 150 milliards de dollars d'investissements publics et constitue, ainsi, " une nouvelle étape historique dans le processus de développement national. Une occasion dont le pays doit tirer le maximum de profit, y compris pour les entreprises locales ", a estimé M. Ouyahia. En troisième lieu, le Premier ministre s'est référé à la crise économique qui sévit encore à travers la planète et dont l'Algérie partage les effets avec le reste du monde. " Certes, cette crise n'a pas freiné l'élan de notre développement, car des mesures prudentes avaient été prises par les pouvoirs publics pour libérer le pays de la dépendance financière et épargner les ressources des années prospères, mais la crise a sérieusement réduit les recettes du pays à la suite de la baisse des prix du pétrole " a-t-il noté. "Face à cette situation, les pouvoirs publics ont réagi pour freiner l'excès d'exportation des capitaux et promouvoir davantage le concours de nos entreprises et de nos ressources humaines à la construction nationale", a-t-il expliqué. Pour M. Ouyahia, ces mesures "ont été comprises par nos partenaires étrangers dont nous avons besoin, à charge pour eux de concourir au développement des capacités productives locales". Le Premier ministre a fait part, enfin, de la "disponibilité totale" de son gouvernement pour un "travail en commun et une volonté sincère d'améliorer davantage ensemble le développement économique et social de notre pays". Dans le même sillage, il a indiqué que " l'Algérie peut actuellement engager de grands programmes publics pour améliorer le bien-être de sa population, offrir des plans de charge massifs aux entreprises et améliorer les conditions de ses travailleurs " De son côté le secrétaire général de l'UGTA, M. Abdelmadjid Sidi-Saïd, qui a énuméré les propositions faites par la Centrale syndicale, a souligné que " le dialogue social entre les partenaires sociaux à tous les niveaux a servi et doit servir à approfondir la prise en charge et la solution des problèmes sociaux, à accélérer le processus de relance économique, source de création d'emplois et où le plein emploi productif et le travail décent sont au cœur des politiques économiques et sociales pour l'amélioration des conditions de vie des travailleuses et des travailleurs ". A propos du pacte économique et social, il a précisé qu' " il témoigne de la vivacité du dialogue social et surtout, à cet égard, du rôle déterminant de l'ensemble des partenaires (gouvernement, patronat, UGTA), pour promouvoir les intérêts communs dans le cadre du développement économique et social du pays " ; et d'ajouter que " le pacte a été et continue d'être un levier pour la paix, et la stabilité. Il est un facteur d'avancées dans les domaines de l'amélioration constante du bien être social ". La tripartite réunit durant deux jours une délégation du gouvernement, de l'UGTA, ainsi que l'ensemble des organisations patronales (CGEA, CAP,CNPA, CIPA, UNEP…)