Le groupe public de sidérurgie Sider et le numéro un mondial de l'acier Arcelor Mittal ont finalisé un accord stratégique portant sur un plan d'investissement de 763 millions de dollars destiné à développer le complexe sidérurgique d'Annaba et les deux mines de Ouenza et de Boukhadra, a indiqué hier un communiqué d'Arcelor Mittal. L'accord vise à plus que doubler la capacité de production de l'usine en portant sa production de 1 million de tonnes à 2,2 millions de tonnes par an en 2017. Il prévoit par ailleurs une réduction de participation d'Arcelor Mittal dans le capital d'Arcelor Mittal Annaba et Arcelor Mittal Tébessa à 49% ainsi qu'une augmentation du capital de la partie algérienne à 51% dans les deux entreprises, selon les précisions du communiqué. Auparavant, le groupe public Sider a obtenu l'accord de son partenaire au sein du complexe sidérurgique d'El Hadjar Arcelor Mittal (Annaba) pour porter à 51% sa part du capital dans la joint-venture qui les réunit. L'entreprise qui exploite le complexe d'El Hadjar est détenue depuis 2001 à 70% par le numéro un mondial de la sidérurgie, l'indien Mittal (ISPAT à l'époque) qui a fusionné en 2005 avec Arcelor. Sider, ancien propriétaire du complexe détenait 30% du capital. «Le principe de reprendre le contrôle du complexe par Sider a été acquis au cours du dernier Conseil des participations de l'Etat (CPE), tenu début juillet passé», indique une source responsable proche d'ArcelorMittal. Le premier point porte sur l'évaluation financière des 21% d'actions que va obtenir le groupe public Sider dans El Hadjar. Le changement dans les parts d'actions ne doit pas être opéré par le rachat des actions mais plutôt par une augmentation du capital de Sider dans le complexe. Cela se fera grâce à une nouvelle émission d'actions, précise-t-on auprès de la partie algérienne. En somme, l'apport en capital de Sider ne profitera pas à l'actuel actionnaire majoritaire (comme dans une cession), mais servira exclusivement à recapitaliser l'entreprise. Depuis jeudi donc, le groupe Sider détient 51% des actions du complexe sidérurgique d'El-Hadjar, Annaba, le Fonds national d'investissement (FNI) 5%, Le partenaire étranger gardant le reste des actions, soit 49%. Une répartition qui replace l'Etat algérien au centre des commandes dans un secteur stratégique qu'ArcelorMittal, bien que géant mondial dans ce secteur, n'a pas pu gérer au mieux. Le groupe Sider apporte 100 millions de dollars, ArcelorMittal un peu moins de soixante millions de dollars dans le capital de la société qui verra ainsi son matelas doubler d'épaisseur. Le plan de développement qui a été, des années durant, au centre d'âpres luttes est désormais possible, grâce aux 763 millions de dollars que la BEA va débloquer. Dans moins d'un quinquennat, ce complexe pourrait dépasser en production, les deux millions de tonnes d'acier, nettement plus que les 580.000 tonnes par an que ses rapports affichent aujourd'hui. Désormais, avec cette recapitalisation, le complexe pourra, entre autres, réaliser une nouvelle aciérie. Cette nouvelle configuration sera également garante des grands équilibres et de la cohésion sociale. Garant de cette cohésion, l'Etat algérien se devait d'intervenir dans ce complexe qui a commencé avec 20.000 travailleurs et qui se retrouve maintenant avec 5.000. Ce complexe n'est pas qu'un fleuron de l'industrie algérienne, mais, également, un référent pour toute la région est du pays où en plus des milliers de familles qui tirent leur principale source de revenu à travers le salariat direct, des centaines d'activités de commerce, de transport, restauration et autres occupations sont liées à ce complexe et vivent à son ombre. La reprise en main par l'Etat est une garantie d'emploi, de revenus et d'activités