Le ministre des Travaux publics, Farouk Chiali, a invité hier les entreprises publiques et privées à s'orienter vers la conclusion de partenariats afin de réaliser des projets dans ce secteur et de se substituer progressivement aux entreprises étrangères. «Le partenariat public privé est souhaité», a-t-il déclaré lors d'une rencontre sur «La promotion de l'outil national de réalisation dans le domaine des travaux publics» à laquelle ont pris part des cadres du secteur, des chefs d'entreprises publiques et privées et des responsables d'organisations patronales. Le ministre a regretté, toutefois, que «tout le monde craint» cette option, soulignant que la rencontre était destinée à effectuer des échanges entre secteur public et privé afin de «donner un nouvel élan au secteur des travaux publics, pilier central du développement de l'Algérie». Selon M. Chiali, des mesures sont prises par le gouvernement en faveur de l'outil national de production public et privé, et qu'il est attendu des entreprises algériennes l'amélioration de la qualité des travaux et le respect des délais de réalisation. Il a préconisé l'adoption d'un système de management conforme aux normes ISO et la mise à niveau des ressources humaines pour améliorer les compétences et la rentabilité. Le ministre a précisé que parmi les 6.500 entreprises activant dans le secteur, seulement 1.000 d'entre elles étaient classées au niveau de qualification de 5 à 9, estimant que «ce n'est pas encore assez». Il a déploré le manque en Algérie d'entreprises d'envergures dans le domaine des travaux maritimes et de réalisation des aéroports, «ce qui nous pousse à nouer des partenariats» avec les étrangers, a-t-il dit. Néanmoins, le ministre a estimé que «des résultats tangibles» ont été constatées et que l'outil national de production «s'est développé». Nécessité de développer l'outil national de production Pour parvenir à une amélioration de la qualité de réalisation des entreprises locales, le ministre a rappelé que certains projets sont en cours dont celui de création d'une Ecole supérieure de management et une autre pour les métiers de travaux publics ainsi qu'un Centre national de contrôle de la qualité. Le ministre a promis aux chefs d'entreprises qu'il allait œuvrer afin de lever les contraintes rencontrées sur le terrain. Lors des débats qui ont suivi la présentation du ministre, les chefs d'entreprises ont soulevé notamment la question de l'élaboration des appels d'offre. «Il y a réflexion au sein de la tripartite et je pense que nous devons faire un toilettage de ces cahiers des charges. Nous avons demandé à revoir et à harmoniser les cahiers des charges pour qu'ils ne soient pas différents pour des projets identiques. Même si cela prend du temps », a-t-il rétorqué. Le ministre a souligné que les entreprises privées bénéficient de la commande de l'Etat en lançant 8000 projets en 2014 mais qu'elles peuvent se consacrer aussi à l'entretien et la sauvegarde du patrimoine des travaux publics estimé à 20. 000 milliards DA. Le président de la confédération générale des entreprises algériennes, Habib Yousfi, a indiqué que cette rencontre s'inscrit dans le cadre des orientations de la dernière tripartite au cours de laquelle l'accent a été mis sur l'outil national de production. Le président de la Confédération générale du patronat du BTPH, Abdelmadjid Dennouni, a souligné que la réalisation de partenariats public-privé est une méthode qui pourrait permettre des économies de devises.