L'Union africaine (UA) ambitionne de supprimer les barrières douanières dans les sous-régions à l'horizon 2017 et de les abolir totalement sur l'ensemble du continent à l'horizon 2023, a annoncé mardi un haut responsable onusien. Ces objectifs sont inscrits dans un programme arrêté par l'UA pour encourager le commerce sous-régional et réaliser l'intégration économique en Afrique, a indiqué le secrétaire général adjoint et conseiller Afrique du secrétaire général de l'Organisation des Nations-Unies (ONU), Maged Abdelaziz. «(...)L'intégration africaine commence au bas de l'echelle. Elle doit commencer au niveau sous-régional où l'importance des communautés est la plus palpable», a affirmé M. Abdelaziz dans un entretien accordé conjointement avec le secrétaire exécutif du Nepad, Ibrahim Assane Mayaki, à la revue Afrique Renouveau, éditée par l'ONU. Selon ce responsable, l'UA s'est déjà fixée des délais et qui devront être, toutefois étudiés. Ainsi, «toutes les barrières douanières dans les sous-régions seront supprimées à l'horizon 2017 pour accroître le commerce sous-régional et à l'horizon 2023, ces barrières douanières devront être abolies sur l'ensemble du continent», a précisé le SG adjoint de l'ONU. «En 2027, nous allons commencer à examiner la possibilité d'une monnaie commune africaine», a-t-il poursuivi en soulignant que l'ONU est «très favorable» ce plan. Evoquant les efforts du Nepad (Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique) pour stimuler le commerce inter-africain, M. Mayaki a affirmé que l 51 projets à mettre en oeuvre ont été identifiés dans le cadre du Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA). Ce plan stratégique de 30 ans, est axé sur les projets transfrontaliers régionaux et dont les priorités «font l'objet d'un consensus», précise M. Mayaki, qui rappelle que le projet de la route Transsaharienne Alger-Lagos, financé «uniquement» par l'argent public des pays concernés par son tracé, fait partie de ces priorités. Le financement des autres projets du PIDA sera obtenu «grâce aux partenariats publics-privés», selon le responsable africain. Outre les 51 projets prioritaires, le Nepad a également travaillé jusqu'à présent sur 250 autres projets dont 16 seront débattus en décembre prochain à l'occasion du Sommet de Dakar sur le financement des infrastructures. La rencontre de Dakar aura aussi pour objectif de «lancer le dialogue entre les décideurs politiques, les chefs de gouvernements et le secteur privé» pour la mise en oeuvre des projets du PIDA, a-t-il précisé. D'autre part, la diminution des conflits a contribué à la croissance économique des pays africains, a observé M. Abdelaziz, soulignant, néanmoins, que ceci ne constitue pas le seul facteur de cette progression. «Les pays africains mettent également en place de meilleures politiques économiques, budgétaires, financières et commerciales qui entrainent de meilleurs taux de croissance», a-t-il expliqué en ajoutant que cette croissance devra être tirée davantage par l'industrialisation axée sur les produits de base et les activités à valeur ajoutée pour «atteindre les résultats escomptés en matière d'intégration et de réaliser la renaissance africaine». S'agissant, par ailleurs, du programme de développement de l'après 2015, dernière année du programme onusien OMD (objectifs du millénaire pour le développement), l'ONU apporte son appui pour l'élaboration d'un projet africain commun, a affirmé M. Abdelaziz. Ce programme de développement s'inscrit dans le cadre de référence stratégique de l'UA pour la période 2014-2017 et qui porte, entre autres, sur l'industrialisation, l'intégration régionale et les infrastructures. Les réalisations de ce futur programme devraient être évaluées en 2030, soit 15 années après sa mise en oeuvre. M. Abdelaziz a aussi mis l'accent sur le document «Afrique 2063 (50 ans à partir de 2013)» dont le bureau du conseiller spécial participe aux travaux. Conncernant, en outre, les actions engagées par l'UA pour faire face aux flux financiers illicites dans le continent, le groupe de travail mis en place à cet effet et dirigé par l'ancien président sud-africain Thabo Mbeki présentera en mars prochain son rapport, selon M. Mayaki. Il a précisé, en effet, que «la corruption locale» représente en Afrique entre 5% et 10% de ces flux illicites, alors que les transactions commerciales y représentent environ 60%. Les flux financiers illicites ont fait perdre à l'Afrique près de 900 milliards de dollars entre 1970 et 2008, selon des estimations officielles. Afrique Renouveau est une publication éditée par la division de la communication stratégique du département de l'information des Nations-Unies.