La mise en place de l'agence de coopération et de planification constitue une étape significative dans la mise en œuvre du Nepad et marque ainsi le passage effectif de la phase de sensibilisation à celle de la réalisation de projets régionaux et continentaux, a indiqué samedi dernier à Addis-Abeba le président de la République M. Abdelaziz Bouteflika. Intervenant dans le cadre du sommet sur l'intégration du Nepad dans les structures de l'Union africaine (UA), le chef de l'Etat a formulé l'espoir que cette intégration “confère davantage d'efficacité tant à l'UA qu'à l'agence de coopération et de planification dans la prise en charge coordonnée des activités et programmes visant à promouvoir le développement de notre continent”. La définition du mandat de l'agence “doit permettre la délimitation de son champ d'intervention et d'éviter tout chevauchement de compétences avec les autres instances de l'UA”, a-t-il dit. Après avoir exprimé sa “satisfaction” quant au contenu du rapport qui a été présenté sur le processus d'intégration du Nepad au sein de l'Union, le président de la République a estimé que “les conditions nécessaires sont désormais réunies pour nous permettre de recommander à la conférence de l'UA de consacrer le parachèvement de cette entreprise (d'intégration)”. Pour le président Bouteflika, la transformation du comité des chefs d'Etat et de gouvernement, chargé de la mise en œuvre du Nepad en comité d'orientation en tant que sous-comité de l'UA, “traduit la volonté partagée au plus haut niveau en faveur de la nouvelle vision portée par le Nepad pour le développement durable de l'Afrique”. “Le financement du Nepad et de son agence est crucial, d'autant qu'il doit répondre à la triple exigence de leadership, d'appropriation et de partenariat qui fondent l'approche novatrice”, a-t-il souligné. Dans ce sens, le chef de l'Etat a qualifié de “fondamentale” l'allocation de ressources dans le cadre du budget ordinaire de l'UA pour le fonctionnement de l'agence de coopération et de planification, mais “ne peut évidemment répondre aux ambitions du Nepad”, a-t-il ajouté. “Il nous incombe alors d'œuvrer à la mobilisation de ressources financières adéquates, prévisibles et soutenues”, a-t-il recommandé. Le chef de l'Etat a également appelé les partenaires de l'Afrique au développement à “honorer pleinement leur engagement” pour “accompagner la mise en œuvre du Nepad en tant que Programme de développement économique et social de l'UA”. Par ailleurs, ce sommet qui intervient à la veille de la 14e session des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA) examinera le processus d'intégration du Nepad au sein de l'UA. Selon le secrétaire général du Nepad, Ibrahim Assane Mayaki, ce processus d'intégration “a déjà franchi l'étape de l'harmonisation managériale et technique” et “il sera parachevé avec la création de l'agence de planification et de coordination”. Cette nouvelle agence, dont le projet sera soumis au 14e Sommet de l'UA, aura en charge la mise en œuvre de plus de 80 projets dont une quarantaine disposent de financements bancaires. Le comité stratégique du Nepad est composé de vingt chefs d'Etat et de gouvernement à raison de quatre chefs d'Etat pour chacune des cinq régions géographiques du continent. Ce comité est secondé dans sa tâche par un conseil d'orientation composé de ministres et un comité directeur regroupant les représentants personnels de chacun des vingt chefs d'Etat membres de cet organe. Présenté comme la solution aux défis de développement du continent, le Nepad privilégie les projets impliquant plusieurs pays africains.