A quelques jours du mois de Ramadhan, les prix des produits alimentaires, notamment les légumes, enregistrent une hausse. Les responsables du secteur du commerce expliquent cette hausse des prix par une forte demande et changement de mode de consommation. Abdelaziz Ait Abderrahmane, directeur général de la régulation et de l'organisation des activités au ministère explique que la hausse des prix des denrées alimentaires enregistrée chaque mois de ramadhan, notamment ceux des produits agricoles frais, résulte particulièrement d'une augmentation «sensible» de la demande, soulignant que la mission du ministère se limitait au contrôle des prix réglementés. «En dépit d'une offre abondante de ces produits, les prix restent, notamment au début du mois de Ramadhan, orientés à la hausse. Cela s'explique par une forte demande induite elle-même par un changement du mode de consommation pendant le mois sacré marqué aussi par le phénomène du stockage», at-il indiqué à l'APS. Sur le marché, la plupart des prix des produits agricoles frais, particulièrement les légumes, enregistrent des hausses considérables quelques jours avant le mois de ramadhan. Pour M. Ait Abderrahmane, la volatilité de la mercuriale est en partie alimentée par la spéculation ajoutant que la mission du ministère du Commerce en matière de contrôle des prix se limitait au contrôle des prix réglementés. «Il y a peut être certains commerçants qui veulent gagner plus (durant de telles occasions) mais il est aussi important de souligner que les prix de ces denrées sont des prix libres. l'Etat ne peut intervenir», a-t-il dit. Pour contribuer à la stabilité des prix, l'Etat a pris des dispositions en matière d'approvisionnement de marché en certains produits alimentaires demandés durant le mois de Ramadhan. Ainsi, l'ONAB (Office national de production d'aliment de bétail) producteur de viandes blanches, a prévu de mettre sur le marché environ 6.000 tonnes de viandes blanches congelées alors que la Société de gestion des participations des productions animales (SGP-Proda) prévoit d'en mettre 42.000 tonnes cédées à 250 DA/k, selon des chiffres communiqués par le ministère de l'Agriculture. La SGP Proda a déjà prévu également, a-t-il poursuivi, l'importation de 14.000 bovins pour l'engraissement et la commercialisation de 1.500 tonnes de viandes bovines congelées d'origine de l'Inde sous forme de barquette de 500g et de 1k cédée à partir de 450 DA. Toujours en prévision du mois sacré, cette société compte commercialiser, entre autre, 2.600 tonnes de viandes ovines dont 900 tonnes fraîches et 1.700 tonnes congelées. De plus de ses 74 points de ventes, la SGP-Proda a agréé 346 opérateurs privés afin d'écouler toutes ces quantités. Pour le responsable, «ces dispositions devront contrer la flambé des prix des viandes» durant ce mois sacré. Selon le relevé des prix à consommateurs des produits alimentaires de base, le prix moyen de la viande ovine locale avait enregistré, durant le mois de juillet 2013 (coïncidant avec le mois de Ramadhan) une hausse de près de 5% par rapport au mois de juin à 1.275 DA/k. Le prix moyen de la viande bovine congelée avait, quant à lui enregistré durant la même période une hausse de 1% à 594 DA alors que celui du poulet avait augmenté de 23% à 335 DA/k. Les prix moyens des légumes avaient été globalement stables, selon le relevé du ministère. L'Union générale des commerçants et des artisans algériens (UGCAA) considère, de son côté, que la volatilité des prix de produits de large consommation est due notamment à la spéculation exercée par des commerçants de détail qui «veulent multiplier leurs gains durant ces occasions». «Ce sont les commerçants de détail qui orientent les prix. Des hausses allant de 20 à 30% sont constatées sur les marchés de détail par rapport à ceux de marchés gros», a estimé Saleh Souilah secrétaire général de l'UGCAA. De plus, a-t-il poursuivi- la réapparition des marchés informels chaque mois de ramadhan est de nature à contribuer à «la surchauffe» de la mercuriale. Depuis août 2012, quelque 846 marchés informels sur les 1.368 existant ont été éliminés, selon des données du ministère du Commerce alors que près 700 marchés de proximité ont été créés et 20.000 intervenants réinsérés. «Les marchés qui apparaissent durant le mois de ramadhan sont des marchés conjoncturels», a dit M. Ait Abderrahmane qui souligne que l'opération d'éradication des marchés informels se poursuit et que l'objectif d'éradiquer tous ces sites ne pourrait être atteint qu'avec la réalisation de toutes les infrastructures inscrites dans ce programme, estimée à 1.000 nouvelles infrastructures à l'échelle nationale.