Rachida T. Le gouvernement veut «booster» la recherche scientifique. Les pouvoirs publics ont mis, ces dernières années, le paquet pour rattraper le retard du pays à travers l'affectation de moyens financiers et matériels dans les laboratoires. 20 milliards de dinars ont été consacrés pour le financement de plus de 400 projets de recherche inscrits dans le cadre des 34 programmes nationaux de la recherche scientifique, a révélé, dimanche à Oran, lors des assises nationales sur l'organisation de la recherche scientifique dans les sciences sociales et humaines, un représentant de la Direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique (DGRSDT-ministère). Rachid Bey avait annoncé que «des moyens importants ont été mis en place par l'Etat en prévision du lancement imminent de l'opération de l'encadrement des recherches scientifiques». Il s'agit de «la mutation vers une recherche scientifique utile pour la société». Il a ajouté que les 34 programmes vont toucher l'ensemble des secteurs de développement dans le pays dont l'évolution démographique et urbanistique, les ressources hydriques, la mutation technologique et les fléaux sociaux comme la toxicomanie en milieu juvénile. Selon ce responsable, une commission d'expertise a été nouvellement installée dans le but de contribuer à la concrétisation des visions et à la définition des perspectives des recherches utiles à la société algérienne en fonction de ses spécificités et ses dimensions civilisationelle et culturelle. Il est projeté, dans ce contexte, de définir un nombre de priorités relatives à la recherche dont l'approfondissement des recherches scientifiques sur l'école. Il s'agit aussi d'axer la recherche sur la situation des langues et leur enseignement en Algérie dans une optique d'élaboration de programme de perfectionnement d'initiation aux langues, à la traduction et à l'information. Les objectifs à atteindre Il y a lieu de rappeler que le directeur de la programmation, de la recherche et de l'évaluation auprès de la DGRSDT, le professeur Mokhtar Salami, avait déclaré de son côté que sa direction s'apprête à lancer un débat continu sur les échanges d'expériences et de connaissances afin de «parvenir à la modernisation de la recherche scientifique et la rendre utile, compte tenu des exigences de la société algérienne qui connaît des mutations rapides». Cette institution entamera incessamment l'opération de dépôt des projets dans les spécialités concernées avant de les évaluer lors d'une rencontre prévue en septembre prochain à Alger. Il sera question d'apprécier la conformité des problématiques et des thématiques traitées par les sujets proposés par les chercheurs et laboratoires avec les exigences de la société et leur impact quant au règlement des problèmes de société. La première journée de ces assisses, auxquelles participent une centaine de chercheurs des universités et laboratoires du pays, ainsi que des experts nationaux établis à l'étranger, notamment en France et aux Etats-Unis, a été marquée par un débat élargi sur le rôle et la position de la recherche dans les sciences sociales et humaines dans la société, l'évaluation des résultats par rapport à leur contribution dans le changement social et le développement des ressources humaines. Le secteur de la recherche scientifique a été doté, récemment, d'une enveloppe financière de 100 milliards de dinars dans le cadre du plan quinquennal de développement. Le gouvernement prévoit d'atteindre un effectif de 28.000 chercheurs et plus de 1.000 laboratoires de recherches spécialisés à la faveur de la mise en place de mécanismes et moyens par ce même plan dans le but de développer et réglementer la recherche scientifique. R.T.