Le gouvernement a tiré une nouvelle fois la sonnette d'alarme concernant l'absence des outils d'exécution pour la réalisation des projets de développement au niveau local. Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. M. Tayeb Louh, a souligné, jeudi, au cours de la séance plénière de l'Assemblée populaire nationale consacrée aux questions orales que le retard constaté dans l'exécution des projets du programme de relance économique initié par le président de la République est dû en grande partie par le déficit enregistré en matière d'entrepreneuriat, du manque de bureaux d'études qualifiés et des outils d'exécution. Le ministre, qui répondait à une question orale portant sur le contrôle de la main-d'œuvre étrangère, a tenu à préciser que 23 000 travailleurs étrangers possédant un permis de travail ont été recensés en 2007 en Algérie, soit 0,70% du nombre total des travailleurs salariés en Algérie. La main-d'oeuvre chinoise vient en tête avec près de 19 000 travailleurs soit 0,38% en comparaison avec la main-d'oeuvre nationale. Après avoir souligné les différents grands projets du pays, notamment en matière de construction de barrages et de routes, le ministre a déploré l'absence d'une main-d'œuvre nationale qualifiée dans ce domaine. L'emploi de la main-d'oeuvre étrangère, a poursuivi le ministre, est régi par des textes législatifs et réglementaires en vigueur en Algérie visant essentiellement à donner la priorité à la main-d'oeuvre nationale. En réponse à une question orale sur le phénomène de la non-déclaration des travailleurs, le ministre a annoncé que près de 18% de travailleurs dans plus de 9000 organismes employeurs ne sont pas déclarés à la sécurité sociale. "Ces cas ont fait l'objet de poursuites judiciaires et 3598 procès-verbaux d'infraction ont été dressés pour sanctionner les contrevenants et régulariser la situation" conformément à la loi, a encore précisé le ministre. Le taux de non déclaration à la Sécurité sociale est en "net recul" grâce, a-t-il dit, aux contrôles effectués par l'inspection du travail. Le taux de non-déclaration a reculé de 41% en 2001 à 31% en 2005, puis à 27% en 2006 et a près de 18% en 2007, a précisé le ministre. Ce recul est dû au "renforcement des moyens matériels des organismes de contrôle et au durcissement des dispositions pénales prévues par la loi à l'encontre des contrevenants", a-t-il estimé. Le ministre a également indiqué que ce phénomène sera pris en charge dans le nouveau code de travail en préparation, en plus du contrôle effectué par les inspections de travail tout en affirmant que le contrôle seul ne suffit pas surtout qu'on sait qu'il y a une complicité entre l'employeur et le travailleur. Il a ajouté que les ressources de la sécurité sociale en 2007 ont atteint 371.37 milliards de DA. S'agissant des allocations familiales, Tayeb Louh a annoncé le prochain lancement d'un projet relatif à "l'harmonisation du système des allocations familiales". Le ministre a précisé que les ministères du Travail et des Finances oeuvreront prochainement pour l'harmonisation du système des allocations familiales qui concerne plusieurs pensions, dont les allocations familiales, celles des enfants scolarisés versées aux travailleurs outre des pensions octroyées aux salariés dont les épouses n'ont pas de revenus.A ce propos, le ministre a souligné que la question de la révision des allocations familiales "n'est pas actuellement à l'ordre du jour" et qu'il s'agit seulement d'harmoniser le système des allocations familiales, soulignant que le décret définissant celles-ci remonte à 1965.Par ailleurs, le ministre a été interpellé sur les retards accusés dans le paiement des pensions dues par la Caisse française de retraite aux retraités algériens encore en vie, Tayeb Louh a affirmé que la Caisse nationale (algérienne) de retraite (CNR) n'est pas responsable de ce retard. La CNR, a-t-il ajouté, ne prend en charge que les veuves de retraités algériens affiliés à la Caisse française de retraite, et ce, a-t-il précisé, dans le cadre d'un accord algéro-français en matière de régime de retraite. Le ministre a tenu à préciser que "la problématique du retard réside dans les procédures de transfert des fonds de ces pensions", soulignant que "cette opération passe par plusieurs étapes au cours desquelles plusieurs parties interviennent".Le paiement de ces pensions, a-t-il précisé, passe par "un correspondant financier agréé", en l'occurrence la banque BRED en France qui, après réception des fonds de la Caisse française de retraite, les transfère à la Banque d'Algérie qui, à son tour, verse ces fonds dans les comptes CCP des bénéficiaires. Dans une déclaration à la presse en marge de la séance plénière, le ministre a réaffirmé que le gouvernement compte créer annuellement 400 000 postes d'emploi, et ramener le chômage à 10% en 2010 et de moins de 9% entre 2011 et 2013.