Les membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) doivent faire leur maximum au cours des prochaines semaines pour que la prochaine réunion ministérielle de juillet puisse aboutir à la conclusion réussie des négociations du cycle de Doha, a annoncé vendredi le directeur général de l'OMC, Pascal Lamy. S'exprimant lors d'une réunion entre les ambassadeurs auprès de l'OMC, M. Lamy a réaffirmé sa décision de convoquer une réunion ministérielle de petite envergure à partir du 21 juillet, visant à sortir de l'impasse en cours dûe au commerce des produits agricoles et à l'accès au marché industriel, les deux dossiers les plus épineux et cruciaux des négociations du cycle de Doha. Le projet de réunion est considéré comme une proposition audacieuse et risquée par les analystes, du fait que l'existence des différences techniques entre les 152 membres de l'OMC sur ces deux dossiers ne leur permettrait pas d'aplanir leurs divergences en si peu de temps. Les ministres prendront seulement des décisions sur les cas spécifiques concernant les réductions des subventions et des droits de douane au cours de la prochaine réunion. Toutefois, l'échec de la réunion ministérielle pourrait signifier une débâcle ou un report de plusieurs années des négociations du cycle de Doha, qui couvrent une vingtaine de sujets commerciaux et qui durent depuis sept ans. "Je sais que cela n'est pas sans risque", a avoué M. Lamy, qui a repoussé la conclusion d'un accord final des négociations du cycle de Doha vers la fin de cette année, avant le changement du président américain. Cependant, il a argué que les chances de parvenir à un accord final entre les membres de l'OMC seraient très faibles, si l'on ne pouvait pas signer un accord-cadre à la fin de juillet. Selon M. Lamy, le défi immédiat ces prochains jours résidera dans l'obtention de progrès sur les affaires clé, qui jettera les bases pour la ratification des textes de compromis révisés sur l'agriculture et l'accès au marché non-agricole. Les ambassadeurs à l'OMC ont approuvé lors de la réunion de vendredi la proposition de M. Lamy de tenir une réunion ministérielle en juillet. Mais ils ont souligné qu'il faut d'abord supprimer les différences techniques entre les membres avant la réunion, de sorte que les ministres présents puissent discuter notamment sur les chiffres spécifiques liés aux réductions des subventions et des droits de douane.