Les gouverneurs des banques centrales d'Afrique représentés au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque mondiale (BM), formant le Caucus africain, ont entamé vendredi une réunion de deux jours à Nouakchott sur le financement du développement sur le continent.Pour les participants, il est nécessaire de revoir les conditionnalités liées à l'emprunt au niveau des institutions de financement internationales. Ainsi, le gouverneur de la Banque centrale de Mauritanie a estimé que les bailleurs de fonds "non traditionnels de l'Afrique" sont appelés "à respecter des critères minima de transparence" afin que leurs financements correspondent "aux besoins réels de l'Afrique". Ce responsable qui intervenait à l'ouverture de la réunion des gouverneurs des banques centrales d'Afrique représentés au FMI et à la Banque mondiale, dont l'Algérie représentée par M. Mohamed Laksaci, gouverneur de la Banque d'Algérie, a exhorté notamment le FMI, la BM mais aussi les pays occidentaux, à revoir les conditions à respecter, les "conditionnalités" liées à l'emprunt, compte tenu des crises alimentaire et énergétique que traverse le continent.La réunion, qui a pour thème central "le rôle des bailleurs de fonds non traditionnels dans le financement du développement en Afrique", s'est ouverte en présence de représentants d'institutions arabes et islamiques de financement et de pays tels que la Chine."Nous ne pouvons que rester fermes dans les +conditionnalités+, mais il s'agira pour nous, ensemble, de réfléchir à une adaptation de ces +conditionnalités+ aux cas des pays en crise", a répondu le directeur général du FMI, le Français Dominique Strauss-Kahn, à Nouakchott. M. Strauss-Kahn a également mis en garde contre les conséquences à long terme d'un surendettement de l'Afrique, notamment par des investissements concessionnels utilisés pour le financement de "mauvais projets" qui se traduisent généralement par de "mauvaises dettes" qui sont à payer un jour, quelles que soient les conditions favorables qui les caractérisent.Selon lui, l'Afrique a besoin d'investissements en faveur de l'agriculture, surtout pour irriguer plus d'espaces agricoles car "4% seulement des terres sont irriguées en Afrique contre 39% notamment en Asie du Sud-Est".Les travaux, devant s'achever samedi, doivent permettre aux gouverneurs des 53 pays africains de discuter des problèmes alimentaires et de développement et de dégager les moyens d'y faire face, selon des experts.