Les bailleurs de fonds “non traditionnels de l'Afrique” sont appelés “à respecter des critères minima de transparence” afin que leurs financements correspondent “aux besoins réels de l'Afrique”, a indiqué vendredi le gouverneur de la Banque centrale de Mauritanie, Ousmane Kane. Ce responsable, qui intervenait à l'ouverture de la réunion des gouverneurs des banques centrales d'Afrique représentés au FMI et à la Banque mondiale, dont l'Algérie est représentée par M. Mohamed Laksaci, gouverneur de la Banque d'Algérie, a exhorté notamment le FMI, la BM mais aussi les pays occidentaux, à revoir les conditions à respecter, les “conditionnalités” liées à l'emprunt, compte tenu des crises alimentaire et énergétique que traverse le continent. La réunion, qui a pour thème central “le rôle des bailleurs de fonds non traditionnels dans le financement du développement en Afrique”, s'est ouverte en présence de représentants d'institutions arabes et islamiques de financement et de pays tels que la Chine. Les travaux, devant s'achever samedi, doivent permettre aux gouverneurs des 53 pays africains de se pencher sur les problèmes alimentaires et de développement et de dégager les moyens d'y faire face, selon des experts. Intervenant à son tour, le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a mis en garde contre les conséquences à long terme d'un surendettement du continent, notamment par des investissements concessionnels qui se traduisent généralement par de “mauvaises dettes”. L'Afrique, a-t-il ajouté, a besoin d'investissements agricoles, surtout pour irriguer plus d'espaces agricoles, car “4% seulement des terres sont irrigués en Afrique contre 39% notamment en Asie du Sud-Est”, dit-il.