Quelle relation devrait lier l'Afrique à ses bailleurs de fonds ? C'est sur ce thème que se sont axés les travaux de la réunion des gouverneurs des banques centrales africaines représentées au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque mondiale (BM). Ainsi, les représentants de l'Afrique ont insisté sur la nécessité de revoir les conditions de l'aide au développement. C'est dans ce sens que les participants à la réunion de Nouakchott ont approuvé un mémorandum articulé autour de cinq axes et un document dit déclaration de Nouakchott. Les cinq axes du mémorandum englobent les réformes structurelles de la BM, tandis que la déclaration de Nouakchott énonce une série de recommandations pour définir la relation entre le continent africain et les bailleurs de fonds. Les participants ont réaffirmé, dans la déclaration de Nouakchott, la revendication du continent africain d'un troisième siège au sein du FMI, appelant les bailleurs de fonds à aider les pays africains à faire face aux défis induits par la crise alimentaire et énergétique actuelle. L'accent est mis dans le mémorandum sur l'aide nécessaire au développement du secteur agricole et l'implication des Etats africains dans la définition et la mise en œuvre des programmes et projets retenus à cet effet, notamment pour ce qui est de la formation et la qualification des ressources humaines.La BM et le FMI sont ainsi appelés à concrétiser leurs engagements financiers en faveur de l'Afrique et à accélérer la mise en œuvre des recommandations de la déclaration de Paris pour aider le secteur agricole du continent africain et faciliter l'accès des produits africains aux marchés mondiaux. Les gouverneurs africains demandent aux bailleurs de fonds de consentir des appuis ciblés au secteur agricole dans les pays africains, sous forme d'assistance technique et financière visant à accroître la productivité agricole. Ils ont également demandé aux institutions financières d'alléger les taux d'intérêts sur les prêts accordés. Il faut rappeler, néanmoins, que le directeur général du FMI, M. Strauss-Kahn, a indiqué, en réponse aux revendications africaines, qu'il faut faire attention aux conséquences à long terme d'un surendettement de l'Afrique, notamment par des investissements concessionnels utilisés pour le financement de "mauvais projets" qui se traduisent généralement par de "mauvaises dettes" qui sont à payer un jour, quelles que soient les conditions favorables qui les caractérisent