Le marché africain est un grand chantier en construction, routes, aqueducs, ports, aéroports, centrales électriques et usines de toutes sortes. A ce titre, il est devenu un centre captivant pour les investisseurs étrangers notamment pour les gens d'affaires du Québec .En effet, les exportations québécoises vers l'Afrique ont triplé en six ans. Des pays du Maghreb et de l'Afrique noire se dotent d'infrastructures modernes et achètent chaque année quelques centaines de milliards de dollars de biens et services à l'extérieur du continent. « Pendant que les géants de l'économie mondiale telles que la Chine et l'Inde se disputent le marché africain, le Québec tire son épingle du jeu », se réjouit Lucien Bradet, président du Conseil canadien pour l'Afrique (CCAfrique), un organisme sans but lucratif qui promeut les échanges commerciaux entre les communautés d'affaires d'ici et celles de l'Afrique. «Le Québec a du succès là-bas parce qu'il est très fort en ingénierie et que ses experts parlent le français, langue officielle de nombreux pays africains »a indiqué Lucien Bradet. A noter que la maîtrise de l'anglais donne ensuite aux Québécois un avantage concurrentiel sur les Français ou sur les Belges, généralement moins à l'aise avec l'autre langue de communication africaine. Les chiffres de Statistique Canada sont éloquents. Le Québec a vendu 168 millions de dollars de biens à l'Afrique en 2000. En 2006 et 2007, ce volume de vente annuel avait presque triplé, passant à 493 millions de dollars. Ces statistiques ne tiennent même pas compte des services exportés par milliards de dollars par le Québec, rappelle Lucien Bradet. «Si je me fie aux 140 membres du CCAfrique, plus de 90 % de nos exportations sont des services, surtout dans les secteurs de l'ingénierie civile et de la formation de la main-d'œuvre, sur lesquels nous ne détenons malheureusement pas de données précises.» .Concernant les membres de l'OSBL ceux-ci sont diversifiés, institutions gouvernementales par exemple l'Agence canadienne de développement international et l'Agence spatiale canadienne, géants de l'ingénierie Bombardier, SNC-Lavalin, universités, cégeps, etc. A ce titre le ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation du Québec ne possède pas lui non plus de statistiques sur les services exportés vers l'Afrique. Si «plus de 90 %» des exportations québécoises sont des services, dit M. Bradet, aux 493 millions de dollars de biens exportés correspondraient alors, grosso modo, 4,5 milliards de dollars de services exportés, évalue-t-il. «Une société comme SNC-Lavalin a réalisé pour la première fois de son histoire un chiffre d'affaires avoisinant le milliard de dollars en Afrique, ce qui représente maintenant le tiers de ses exportations internationales», illustre-t-il.. Dans le même sens, environ le tiers des exportations québécoises de biens vers l'Afrique sont destinées à l'Afrique du Sud 156,6 millions de dollars d'achats par an en 2006-2007 sur un total de 493 millions. Viennent ensuite le Nigéria 95 millions et l'Algérie 46 millions. Cinq autres pays africains ont importé plus de 10 millions de dollars par an de biens québécois au cours de 2006-2007 : la Tunisie 23 millions, le Sénégal 19,5 millions, le Kenya 17,7millions, le Maroc 15,7 millions et le Ghana 13,4 millions. Aussi les avions et les hélicoptères comptent pour le quart des 493 millions de dollars de biens québécois exportés annuellement vers l'Afrique, soit 141,3 millions en 2006 et 2007. Suivis par le papier journal 40,5 millions. Étonnamment, le troisième type de produit exporté par le Québec vers l'Afrique est la graisse animale 22 millions.