Après la Libye et la Tunisie, la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, est arrivée hier peu après 14H30 à Alger, pour une visite de quelques heures. Elle a été reçue aussitôt après par le président Abdelaziz Bouteflika avec qui elle a eu des entretiens portant notamment sur la lutte contre le terrorisme, l'avenir du Sahara occidental et le renforcement des liens économiques entre les Etats-Unis et l'Algérie, a indiqué samedi matin la radio nationale algérienne. De son coté le Département d'Etat américain a parlé de questions économiques et de lutte contre le terrorisme. Cette visite entre dans le cadre d'une tournée maghrébine qu'elle a débutée par la Libye et la Tunisie. Ce déplacement est le premier du genre depuis sa nomination, le 16 novembre 2004, à la tête du Département d'Etat américain pour Mme Rice, qui s'apprête à quitter son poste le mois de novembre prochain après l'élection présidentielle. Cette visite est l'occasion pour les USA d'affirmer leur soutien à l'Algérie dans sa lutte contre le terrorisme. Sur le plan politique, l'Algérie est considérée par les Etat-Unis comme étant un point stratégique dans la lutte contre le terrorisme vu sa position géographique et également son poids au niveau de la nation arabe et l'Afrique. Cette vision des USA du rôle de l'Algérie a été affirmée par le ministre américain de la Défense, Ronald Ramsfild, lors de sa visite en Algérie.Par ailleurs, la question de la souveraineté est souvent évoquée par l'Algérie qui a émis ses réserves, quant au camp de détention de Guantanamo, d'autant qu'il reste actuellement 15 détenus algériens dans ce centre, dénoncé par plusieurs juristes et militants des droits de l'homme dans le monde. L'Algérie est toujours en négociations avec les USA sur ce sujet, où deux algériens uniquement ont été libérés à cause de leurs situations sanitaires. Un autre point sur lequel l'Algérie a porté ses réserves et son refus, il s'agit du projet d'Africom pour lutter contre le terrorisme dans le Sahel. Cette position a été respectée par les USA. D'ailleurs, l'ex-ambassadeur américain, Robert Ford, a évoqué avant son départ le soutien de son pays à la stabilité de l'Algérie et celle de la région. Une position réaffirmée par l'actuel ambassadeur américain qui a insisté sur l'instauration d'un partenariat démocratique entre l'Algérie et les USA. Par ailleurs, le volet économique a également sa place dans les entretiens qui ont eu lieu entre le chef de l'Etat et la secrétaire d'Etat américaine et les Etats-Unis ont confirmé leur souhait de renforcer la coopération bilatérale entre les deux pays. A noter que les échanges commerciaux entre les deux pays ont augmenté de 11 milliards de dollars en 2004 à 20 milliards de dollars en 2008. Une annonce faite par le nouvel ambassadeur américain en Algérie. Ce qui fait de l'Algérie le deuxième partenaire des USA dans les pays arabes et africains. Selon certains observateurs, la tournée de Rice aux pays du Maghreb s'inscrit dans le cadre de l'intérêt que portent les Etats-Unis à la rive ouest (le Maghreb) dans le projet du grand Moyen-Orient. Il est à noter que la visite en Libye a été considérée comme "un nouveau chapitre" dans les relations bilatérales entre Washington et Tripoli, a indiqué vendredi la porte-parole de la Maison Blanche, Dana Perino. La deuxième étape était la Tunisie, hier, dans la matinée, où Mme Rice a parlé avec le président Benali d'une accélération des réformes politiques en Tunisie et de la lutte antiterroriste. A noter que le pouvoir de Rice, se limite à la gestion des affaires courantes en attendant l'élection présidentielle aux Etats-Unis et la désignation d'un nouveau secrétaire d'État dont les orientations en matière de politique étrangère ont de très fortes chances d'être différentes de celles de l'actuelle administration Bush.