Le groupe Cevital réfléchit actuellement à la possibilité d'établir un partenariat avec les acteurs publics dans la réalisation d'un port en eaux profondes.Il est vrai qu'au cours de l'audition consacrée par le Président de la République au secteur des travaux publics, celui-ci avait bien insisté sur le fait que la réalisation de ports en eaux profondes ne pouvait être que du seul fait de l'Etat Or Cevital nourrissait l'ambition de réaliser un port en eaux profondes dans la région de Cap Djinet. Le projet dénommé Cap 2015, prévoit la réalisation d'une zone industrielle intégrée avec pôle pétrochimique, usine de production de voiture un complexe d'aluminium, un chantier naval et une unité de fabrication de containers, sans oublier une unité de dessalement d'eau de mer, une centrale électrique et un pôle scientifique, le tout à proximité d'un port en eaux profondes avec des quais sur 12 Kkm. Le coût de l'investissement est évalué à 20 milliards de dollars et permettrait à l'Algérie d'atteindre les 30 milliards de dollars d'exportations hors hydrocarbures à moyen terme. Interrogé sur cette perspective le patron du groupe Cevital, Isaâd Rebrab, a estimé que puisque la réalisation des ports en eaux profondes devra être le fait de l'Etat, son groupe industriel réfléchit à la possibilité d'établir un partenariat avec les pouvoirs publics afin de faire aboutir le projet. M Rebrab a indiqué en marge de la cérémonie ayant marqué le lancement des opérations d'HSBC Algéria, que la réalisation du port en elle-même n'intéresse pas le groupe, mais elle est stratégique pour l'aboutissement de l'ensemble des projets industriels inscrits dans le cadre de Cap 2015. Il ajoutera que Cevital avait insisté sur la prise en charge de la réalisation du port par ses moyens, car il pouvait l'effectuer dans un délai de deux années. La donne actuelle n'empêche, néanmoins, pas le groupe de réfléchir à l'alternative du partenariat. A propos des différents projets que le groupe entend lancer à moyen terme, Rebrab indiquera que Cevital a transmis 5 dossiers au Conseil national de l'investissement (CNI), et qui sont en attente d'un accord Ces derniers concernent notamment un projet d'unité pétrochimique à Oran, un projet de réalisation d'une aluminerie en partenariat avec le Canadien Alcan Rio Tinto, un projet pour la production de semences de pomme de terre avec le Canadien Multiplants (celui-ci devrait permettre de produire des semences de type G4 et remédier à un manque à gagner de 200 millions d'euros), ainsi qu'un projet de trituration de graines oléagineuses qui, lui, est en instance depuis six ans. Il faut savoir que ce dernier projet permettra à l'Algérie de dégager des exportations de l'ordre de 1,5 milliards de dollars et de la faire passer de statut d'importateur à celui d'exportateur. Il permettra également la création de plus de 100 000 emplois, et il faut savoir que la culture de graines oléagineuses ne pose aucun problème de foncier car se substituant à la jachère. Il s'agit également d'un programme d'ouverture de plusieurs grandes surfaces sur tout le territoire national. Sur un autre plan, celui du financement bancaire, Rebrab a indiqué que en parallèlement à son partenariat avec la Banque de l'agriculture et du développement rural (Badr), Cevital affiche son intérêt pour un accompagnement de la HSBC. Il dira que la Banque britannique est une grande institution financière et que son expertise peut apporter beaucoup au groupe. Il annoncera d'ailleurs que Cevital sera l'un des premiers clients de HSBC Algéria. Il faut savoir enfin que Cevital est le premier groupe privé algérien. Présent dans dix métiers, le groupe qui emploie 6 400 salariés a réalisé un chiffre d'affaires de 1,6 milliard de dollars en 2007. Le groupe espère passer à 5 milliards de dollars de chiffre d'affaires et 25 000 employés en 2012 !