De Berlin à Jakarta en passant par Bruxelles, le monde fêtait la victoire historique du démocrate Barack Obama à l'élection présidentielle américaine, qui consacre l'accession du premier Noir à la Maison Blanche. Même le pape Benoît XVI s'est réjoui dans un télégramme de félicitations à Barack Obama de "l'occasion historique" que constitue cette élection à la présidence américaine. A 47 ans, Barack Obama est donc devenu le premier président noir de l'histoire américain. On peut donc dire que le 4 novembre 2008 aura une portée historique dans le monde entier. Malgré la couleur de sa peau, Barack Obama a réussi à fédérer des dizaines de millions d'Américains issus de tous les horizons et de toutes les classes sociales. Sa campagne a généré un engouement et un enthousiasme sans précédent, tant aux Etats-Unis que dans le monde entier, permettant aux Américains de réussir leur rendez-vous avec l'Histoire. Cette victoire illustre le chemin parcouru par les Noirs dans un pays toujours agité par le démon du racisme. En devenant le 44e président des Etats-Unis, le sénateur de l'Illinois entre dans l'Histoire et fait mentir les pessimistes qui avaient estimé, pendant toute sa campagne, que l'Amérique n'était pas prête à élire un Noir. Son élection va non seulement rapprocher les Afro-Américains des autres communautés mais aussi les Etats-Unis du rêve de Martin Luther King, ébauché il y a 45 ans, de l'égalité entre les races. Bon nombre d'analystes avaient, pourtant, pronostiqué des difficultés à Obama en raison de l'ostracisme touchant encore les Noirs américains. Barack Obama l'a cependant emporté dans des Etats ouvriers et majoritairement blancs comme la Pennsylvanie et l'Ohio, où il avait été battu pendant les primaires démocrates par la sénatrice de New York, Hillary Clinton. Tout au long de sa campagne, Barack Obama s'est gardé de se présenter comme le "candidat noir" et a toujours estimé que s'il devait perdre ce ne serait pas à cause de sa race. Cependant, même s'il est question d'un triomphe historique, il est utile de mentionner que les défis sont grands pour M. Obama, en raison notamment de la crise économique et des deux guerres qui sont en cours. Enfin, il y a aussi cet espoir qu'il a transmis notamment aux minorités à travers son élection. Beaucoup de choses donc pour un homme qui a réussi un parcours sans faute, et qui doit désormais faire ses preuves dans un nouveau rôle. Celui de chef de l'Etat du pays le plus influent de la planète. Reste que, maintenant qu'il est élu, avant de voler au secours du monde, c'est au chevet de l'Amérique qu'il va se pencher. Avec ou sans les bonnes grâces du reste du monde, mais avec l'Amérique derrière lui. Et les Obamaniaques de Paris, Pékin ou Nairobi, capitale de ses ancêtres kenyans, feraient de ne pas oublier qu'après son slogan de campagne "Le changement", le slogan du nouveau président, sera: America First, l'Amérique d'abord.