Les prévisions de récolte de blé continuent de se dégrader en Argentine. L'Usda envisage désormais une production de 9,5 Mt, proche de l'estimation de la bourse des céréales de Buenos Aires. Elle était de 16 millions de tonnes un an auparavant, toujours selon l'Udsa. Pour le maïs, il est trop tôt, " d'évaluer les pertes de récoltes dans ce pays ". Ceci dit, l'Usda table en janvier 2009 sur un recul de la production de 4,3 millions de tonnes pour l'Argentine et de 7 millions de tonnes pour le Brésil. Ces tendances traduisent une pose dans la progression de la production brésilienne. Au niveau mondial, la croissance attendue des stocks de maïs laisse penser que les marchés seront cependant bien pourvus jusqu'à la fin de la campagne. Ces derniers s'établiraient selon le dernier rapport de l'Usda du 12 janvier à 136 millions de tonnes contre 124 Mt en décembre. Ils représentent environ 2 mois de consommation mondiale en raison de la forte production chinoise réévaluée de 5 millions de tonnes ce mois-ci par rapport à décembre 2008. Les stocks américains de fin de campagne ont aussi été revus à la hausse (+8 Mt par rapport au mois dernier) et s'établiraient à plus de 45 Mt selon l'Usda. Revenons au cas de l'Argentine où les perspectives pour le soja sont des plus sombres. L'Argentine s'oriente vers une baisse de production en mai et juin prochains d'au moins 5%. Seuls 86% des surfaces en soja sont semées en ce début de mois. Les pertes pourraient en fait être encore plus importantes puisque de fortes chaleurs sont attendues l'an prochain. Elles aggraveraient alors le déficit pluviométrique. A l'annonce de ces prévisions, les marchés d'huiles et de tourteaux se raffermissent. La baisse des récoltes argentines réduiront dans quelques mois les disponibilités en produits dérivés sur le marché mondial que le pays exporte abondamment compte tenu des choix économiques de privilégier la trituration En fait, la sécheresse qui affecte l'Amérique du Sud mettrait fin, transitoirement, à la croissance continue de la production brésilienne et paraguayenne de soja. Le Brésil plafonnerait à 60Mt, l'Argentine à 50Mt et le Paraguay verrait sa production diminuer d'un million de tonnes à 5,6Mt. Aussi, nombreuses sont les matières premières qui ont rebondi dès la fin 2008 et en particulier le café qui a repris plus de 30% depuis ses plus bas. Il faut dire que les prix ont décroché de près de 50% depuis début 2008 ralliant ainsi les 1550 £/tonne. Les cours n'ont donc même pas encore retracé 50% de cette terrible chute mais la dynamique de fond baissière est désormais remise en question. Côté métaux, les prix des métaux de base échangés au London Metal Exchange (LME) ont évolué en ordre dispersé cette semaine, le cuivre se raffermissant, porté par les espoirs de relance aux Etats-Unis, alors que l'aluminium baissait et que le reste du complexe faisait du surplace. Les prix des métaux ont suivi la courbe des marchés d'actions. Ils ont baissé en milieu de semaine, tirés vers le bas par un plongeon des Bourses avant de se redresser jeudi et vendredi et finir en ordre dispersé. Le marché semble hésiter entre l'espoir de relance économique soulevé par le changement de présidence aux Etats-Unis et les mauvaises nouvelles, qui ont continué à tomber dru cette semaine, comme le risque de "profond ralentissement" économique dans la zone OCDE soulevé par l'organisation lundi, ou encore une chute draconienne des commandes de biens d'équipement au Japon. "Les investisseurs commencent à apprécier le rôle de garde-fou du gouvernement pour un système bancaire en péril", notait ainsi Ed Meir, analyste chez le courtier MF Global. Synthèse R.T.M