Compte tenu de la baisse des prix du blé enregistrée au cours de la campagne 2008/09, les analystes du monde entier s'accordent sur un recul des surfaces de blé semées en 2009. Le CIC retient comme hypothèse un recul des surfaces mondiales de 1,6 % par rapport à 2008 (221,7 Mha contre 225,3 Mha en 2008). A partir de cette hypothèse, la production mondiale pourrait s'échelonner entre 639 Mt et 673 Mt. Le CIC table actuellement sur une production mondiale 2009 de 647 Mt, chiffre qui s'inscrit dans la fourchette " basse à moyenne ", et qui peut s'expliquer par une moindre utilisation des intrants et les incertitudes liées aux surfaces de blé de printemps.En France, d'après l'Onigc, l'office français des grandes cultures, les surfaces de blé tendre resteraient supérieures à 5 Mha, malgré un léger repli de 1 % par rapport à 2008. En prenant les rendements régionaux moyens sur la période 1998-2008, la récolte 2009 pourrait s'inscrire dans une fourchette de 34 à 38 Mt, sauf incident climatique majeur. Dégradation également des perspectives en Argentine. Dans l'hémisphère sud, les prévisions de récolte de blé continuent de se dégrader. Le département américain de l'agriculture (USDA) envisage désormais une récolte de blé de 9,5 Mt, contre 10,5 Mt prévues par le CIC fin novembre 2008. L'Onigc revoit donc les prévisions d'exportations de l'Argentine à la baisse à 4,3 Mt de blé. Une production qui devrait être absorbée pour l'essentiel par la zone de chalandise la plus proche, estime l'Office des grandes cultures. En revanche, l'Australie serait plus présente sur le marché avec une production plus normale après deux années de sécheresse. Les prévisions de récolte de blé de ce pays sont pour l'heure maintenues aux alentours de 20 Mt par le CIC, l'USDA et l'ABARE, organisme officiel australien. Les exportations australiennes pourraient avoisiner 13 à 14 Mt, en privilégiant là aussi les zones de chalandise les plus proches (Indonésie, Philippines, Japon, Corée et pays du Golfe arabo-persique. Il faut dire que les marchés mondiaux de céréales apparaissent plus ambigus que jamais .en effet, le mouvement de rebond généralisé des cours qui s'est amorcé il y a 3 semaines ne se dément pas, et ce alors même que les anticipations d'une très bonne campagne 2008/2009 ne cessent de prendre corps. Les cours du blé, du maïs et du soja ont affiché depuis presque un mois de progression sur le marché à terme de Chicago. Si les échanges s'avèrent peu nombreux, les investisseurs demeurent inquiets quant au niveau de production au Brésil, en Argentine et aux Etats-Unis. Pour rappel, les prix étaient tombés début décembre à des niveaux plus vus depuis plus d'un an. “Cette hausse "est en premier lieu liée aux conditions météorologiques, avec beaucoup d'inquiétudes quant à la croissance des cultures au Brésil et en Argentine", a expliqué Joe Victor, de la maison de courtage Allendale. La sécheresse se prolonge dans ces deux pays, qui sont d'importants exportateurs de soja et de maïs. Pendant presque 15 jours, les températures se sont affichées au-dessus des 30°C en novembre sur la région de Cordoba, en Argentine. Ces températures chaudes couplées à un très faible taux d'humidité ont desséché les terres à un rythme alarmant.Aux Etats-Unis par ailleurs, des conditions hivernales -neige et gel- ont frappé le centre du pays, où les semis de blé sont particulièrement vulnérables. Dans le même temps, "la demande reste ferme aux Etats-Unis", a ajouté Joe Victor. La demande américaine quant à elle ne faiblit pas. Le soja américain a bénéficié pour sa part d'importants achats par la Chine, qui a représenté ces dernières semaines plus de 90% des exportations des Etats-Unis en oléagineux. Ce regain ne doit cependant pas occulter la dure réalité qui est celle de la tendance générale à la baisse des cours, liée à une surabondance de l'offre.ce qui entrainera un déclin de la production en 2010. Même si les chiffres de l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), sont reluisants pour 2008/ 2009, ( production mondiale de blé - plus de 680 millions de tonnes en 2008 , en augmentation de 12% par rapport à 2007, les perspectives pour 2010 sont plutôt pessimistes. Dalila B.