Dans l'allocution qu'il a adressée à la 12e session ordinaire du sommet de l'Union africaine prononcée par Abdelaziz Belkhadem, ministre d'Etat, représentant personnel du président de la République, Abdelaziz Bouteflika a souligné, d'emblée, que le thème des infrastructures revêt une importance majeure pour le développement socio-économique du continent africain." En le consacrant thème central de la présente conférence, l'Union africaine renouvelle ainsi et fort opportunément, l'intérêt prioritaire qu'elle accorde à la dimension des infrastructures, plus particulièrement dans les secteurs vitaux que sont le transport et l'énergie ". Pour le chef de l'Etat, point n'est besoin de rappeler le rôle central de ces secteurs en tant que facteurs fondamentaux pour l'activité et la croissance économique, le commerce et l'investissement, l'interconnexion et l'intégration de l'Afrique et, par destination, l'amélioration des conditions de vie des populations africaines. Le chef de l'Etat souligne, à cet effet, que l'Algérie, consciente de l'importance stratégique des infrastructures, a engagé, dans ce domaine, de vastes chantiers pour asseoir son projet de " développement socio-économique " et favoriser la dynamique d'intégration dans son environnement géographique . Il devait par la suite mettre en valeur la richesse des projets à tous les niveaux et dans tous les secteurs enregistrés par l'Algérie durant la dernière décennie. Le président citera l'autoroute Est-Ouest longue de 1200 km et qui a nécessité un financement à hauteur de près de 12 milliards de dollars et dont la livraison et l'exploitation est prévue au cours de cette année. " Elle constituera un axe de communication pour le développement des activités commerciales et économiques, en général. Sa connexion avec les réseaux des pays voisins permettra son extension régionale et ouvrira de nouvelles perspectives pour le développement de l'ensemble de la région du Maghreb ", explique Bouteflika. La même décennie a été également marquée par la création de 12 aéroports internationaux et dont le nombre total est passé à 36. " Ces infrastructures aéroportuaires ont vu leurs installations techniques mises en conformité avec les règles de la navigation aérienne mondiale ", précise encore le chef de l'Etat, qui souligne que, dans ce cadre, qu'un effort particulier a été consenti pour désenclaver les villes du Sud et du Grand Sud afin de rapprocher les citoyens de ces régions des pôles industriels du pays et les faire participer à l'activité économique nationale. Dans le même registre, le chef de l'Etat rappelle que le même effort est orienté vers la satisfaction du principe de l'accès égal des citoyens aux fruits du développement comme en témoigne le lancement du méga projet de transfert d'eau à travers le Sahara, entre les villes de In Salah et Tamanrasset. Sur un autre plan, l'allocution du chef de l'Etat, met également en exergue les résultats enregistrés dans les lignes de chemins de fer existantes et qui ont connu, durant la dernière décennie, des travaux de modernisation, de rénovation ou d'extension alors que de nouvelles lignes sont en cours de construction pour densifier davantage le réseau national de transport et faciliter l'activité économique. " Les efforts consentis par mon pays, pour le renforcement et l'amélioration de son système de transports, on absorbé des moyens financiers considérables, dont les effets bénéfiques à long terme devraient nécessairement favoriser un décollage économique vertueux et durable ", affirme Bouteflika. Pour le chef de l'Etat, l'Algérie, convaincue que son propre développement ne pourrait être véritablement atteint sans un effet d'entraînement dans les pays voisins, en particulier du Sud, a lancé, dès les premières années de son indépendance, le grand projet de construction de la route transsaharienne. " Ce levier d'intégration qui part du nord du continent, traverse le Sahara pour donner naissance à deux branches en direction du Mali et du Niger, reliera Alger à Abuja ". Il explique que le tronçon qui traverse le Niger est destiné à aboutir à N'djamena, pour favoriser le resserrement des liens de communication et de coopération dans une des plus vastes parties du continent africain. Le chef de l'Etat, souligne, dans ce contexte, que ce grand projet, terminé en Algérie et en cours d'achèvement dans les autres pays concernés par son tracé, ouvrira, bientôt, des perspectives économiques et commerciales prometteuses pour l'ensemble de ses riverains et plus particulièrement pour les pays enclavés qui pourront l'utiliser pour accroître nos échanges et échapper à l'isolement que la géographie leur a imposé et favoriser ainsi l'intégration régionale et continentale qui constitue l'un des principaux objectifs de l'Union africaine et l'un des axes prioritaires du Nepad. Dans cette démarche d'intégration, le chef de l'Etat fera remarquer que le projet de gazoduc transsaharien devant relier le Nigeria à l'Algérie " participe assurément de cette logique et de cette vocation, en ouvrant aux pays de transit, et à la région en général, des perspectives prometteuses non seulement en matière de renforcement de l'intégration, de développement des activités économiques et d'attrait des investissements, mais également en termes d'amélioration des conditions de vie des populations et de protection de l'environnement ". Par ailleurs, la pose de câbles de fibre optique le long de son tracé, tout en réduisant la fracture numérique, inaugurera une nouvelle ère pour la mise à la disposition de tous des technologies modernes de l'information et de la communication, dira encore le président de la République. B. Chelalli