Ville spirituelle et historique par excellence, Kairouan a été élue l'an dernier, " capitale de la Culture islamique 2009", un titre que cette ville endossera tout au long de l'année en recevant des centaines de visiteurs de l'Afrique du Nord. Le coup d'envoi de cette manifestation culturelle, "Kairouan, capitale de la Culture islamique en 2009 " sera donné dimanche prochain soit la veille de la célébration du Mawlid Nabawi(naissance du prophète QSSSL) dans l'ancienne ville qui comporte l'un des monuments historiques les plus prestigieux, la mosquée Okba Ibn Nafaâ, un lieu saint construit pendant période des croisades au temps où les musulmans apportaient le savoir artistique et architectural des contrées qu'il administraient. L'Algérie sera présente à ce rendez-vous avec un riche programme musical notamment l'ensemble " Mezghena " de musique andalouse, qui se produira au mois de juin, les troupes artistiques " Merzoug " et " Ouled Ziane " prévues en novembre, et la chanteuse Zakia Kara-Turki programmée en octobre 2009. "Kairouan, capitale de la culture islamique en 2009" sera également un grand moment festif et Culturel puisque 18 séminaires et conférences internationaux et nationaux, 8 festivals spécialisés, 20 concerts de musique et galas, 20 projections cinématographiques, 10 représentations théâtrales, 10 expositions artistiques, documentaires et de patrimoine, 2 soirées poétiques ainsi que des congrès régionaux, sont au menu de ce rendez-vous.La bal des festivités sera donné le dimanche avec un méga-concert qui sera retransmis via les télévisions des pays membres de l'Isesco. Intitulé "Kairouan éternelle", le spectacle retracera les différentes époques historiques de Kairouan, qui sera mis sur pied sur la place jouxtant la mosquée Okba Ibn Nafaâ dans la ville de Kairouan (centre tunisien), située à plus de 150 km au sud de la capitale Tunis. Les colloques et les tables rondes porteront notamment sur "le rôle de Kairouan dans le mouvement national", "la place de Kairouan dans la Culture islamique" et "le patrimoine civilisationnel et son impact sur la psychiatrie", tandis que les expositions artistiques feront la lumière sur les manuscrits islamiques, le patrimoine architectural de Kairouan et les journaux et périodiques de cette ville. Le choix de Kairouan comme capitale de la Culture islamique a été décidé par la Conférence plénière des ministres de la Culture des pays membres de l'Organisation islamique pour l'éducation, la science et la culture (Isesco), tenue à Alger en 2004, dans le cadre du programme de l'organisation visant à faire connaître la contribution culturelle et civilisationnelle de cités ayant joué un rôle-clé dans la propagation de la civilisation islamique et ses valeurs. La cité de Kairouan a été fondée en 670. Elle se distingua surtout au IXe siècle en devenant, dès l'an 800, la capitale des Aghlabides dont le rayonnement s'étendait sur une grande partie du Maghreb et du bassin occidental de la Méditerranée. Il faut savoir que Kairouan abrite un certain nombre de monuments d'une très grande spiritualité historique et qui seront portés au centre de cet événement compte tenu de leur rayonnement culturel qui remonte à plusieurs siècles et, surtout, à leur place parmi les monuments qui attirent, à longueur de l'année, des touristes de tous les coins du monde. Parmi ces célèbres monuments, on trouve en tête la Grande mosquée Okba Ibn Nafaâ considérée comme le plus ancien monument de l'Occident musulman. Edifiée en 669 sous le règne d'Okba Ibn Nafaâ, le fondateur de la ville, elle doit sa morphologie et ses dimensions actuelles au prince aghlabide Ziyad Allah I qui, en 836, démolit l'édifice et le reconstruisit entièrement. La mosquée du Barbier, autre célèbre monument, abrite, quant à elle, le tombeau d'un illustre personnage, Abou Zomaâ El Balaoui, un des compagnons du Prophète. On cite aussi les espaces "Aloui El Bacha" qui donnent sur la cour principale de ce monument ainsi qu'un nombre important de zaouïas, de mausolées et de lieux de culte où sont enterrés d'illustres personnages de la ville, ainsi que des mosquées de quartier. Il faut aussi citer le mausolée de Sidi Sahnoun, le plus grand jurisconsulte malékite dans le Maghreb. Rebouh H.