Le baril s'est revigoré, grâce à l'affaiblissement du dollar, la bonne humeur des marchés d'actions. Ainsi les cours du pétrole ont inscrit hier un plus haut depuis janvier dépassant le cap des 52 dollars. Vers 11H00 GMT (12H00 à Berne), sur l'InterContinental Exchange de Londres, le Brent de la mer du Nord pour livraison en mai s'affichait en hausse de 14 cents à 51,36 dollars le baril. Son prix a grimpé jusqu'à 52,20 dollars, un plus haut depuis début janvier. A New York, le baril de “light sweet crude” pour livraison en mai (devenu lundi le nouveau contrat de référence), gagnait 2 cents à 52,09 dollars, après s'être hissé jusqu'à 52,90 dollars, un nouveau plus haut depuis fin novembre. “La combinaison d'une envolée des marchés d'actions et d'une chute du dollar a propulsé le pétrole à ses niveaux les plus hauts de l'année”, a commenté Olivier Jakob, du cabinet suisse Petromatrix. Après avoir repris quelque 10% la semaine dernière (plus de six dollars à Londres comme à New York), les cours poursuivaient lundi sur leur lancée, stimulés par la faiblesse persistante du dollar. Vers 11H00 GMT l'euro montait face au dollar, à 1,3648 dollar contre 1,3582 vendredi soir, après avoir grimpé en début d'échanges jusqu'à 1,3736, tout près de son niveau le plus haut face au dollar depuis début janvier. Or, l'affaiblissement du billet encourage les achats de matières premières vendues en dollars, considérées comme des placements anti-inflation. disons aussi que les opérateurs attendent la présentation du programme américain d'assainissement des banques. Le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, doit détailler ce nouveau plan à 13h45. Si ce programme visant à débarrasser les banques de leurs actifs toxiques est crédible, cela devrait stimuler les marchés d'actions, et avoir un effet favorable sur les cours pétroliers, estime la maison de courtage PVM Oil Associates. Mais l'avancée des marchés d'actions et la dépréciation du dollar pourraient stimuler l'optimisme des investisseurs, et contribuer à une nouvelle avancée des cours pétroliers, suggèrent des analystes. “La tendance récente à miser sur les matières premières comme couverture contre l'inflation et pour jouer la faiblesse du dollar semble clairement être ce qui dicte l'orientation du marché de l'énergie en ce moment”, note Edward Meir, analyste chez MF Global à New York. Les acteurs du marché pétrolier utilisent les Bourses comme jauges de l'économie mondiale, et par là, des perspectives de consommation d'or noir. “Le marché pétrolier a réussi à balayer d'un revers de la main le résultat de la réunion de l'Opep (dimanche 15 mars)”, estime ainsi M. Jakob. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole a décidé dimanche 15 mars de laisser inchangé son niveau de production, malgré le déclin de la demande mondiale et le niveau toujours élevé des stocks. Plutôt que de promettre une nouvelle réduction de production, ses membres se sont engagés à respecter entièrement les décisions prises fin 2008 (4,2 millions de barils par jour). Dans les faits, cela revient à baisser de 800 000 barils par jour (le surplus par rapport aux quotas) la production. Certains analystes pointent toutefois la faiblesse persistante de la demande, qui menace de faire repartir les cours vers le bas. Le cabinet viennois JBC Energy table par exemple sur une progression de la consommation chinoise de pétrole de seulement 160 000 barils cette année, contre 325 000 en 2008, soulignant “la pression très forte que le ralentissement économique exerce sur l'Empire du Milieu”. Dalila T.