Les autorités de régulations des pays abritant les marchés d'énergie les plus spéculatifs mettent le cap sur le renforcement de la surveillance te du contrôle des marchés. Ce renforcement de la coopération entre la FSA et la CFTC intervient sur fond de pressions internationales grandissantes en faveur d'une régulation plus stricte du marché pétrolier. Les pays consommateurs et producteurs de pétrole soupçonnent la spéculation de provoquer de fortes fluctuations des cours du brut, qui déséquilibrent l'ensemble de leurs économies, et d'avoir alimenté la flambée des prix l'an dernier, lorqu'ils s'étaient envolés jusqu'à près de 150 dollars le baril. Ainsi, le gendarme britannique des marchés, la FSA, et son homologue américaine chargée de contrôler les marchés de matières premières, la CFTC (Commodity Futures Trading Commission), vont renforcer leur coopération en matière de surveillance transfrontalière des marchés pétroliers. Notons que Londres et New York abritent les deux principaux marchés mondiaux pour la cotation des produits pétroliers, l'ICE et le Nymex. Selon un communiqué de la Financial Services Authority (FSA), publié jeudi, les deux autorités de supervision vont étendre leur accord d'échange d'informations conclu en 2006. Cet accord porte sur les contrats financiers dits "transfrontaliers", comme les contrats à terme échangés à Londres mais portant sur du pétrole américain (et inversement, les contrats sur le Brent échangés sur le marché new-yorkais des matières premières, le Nymex). Il est utile de noter que les prix du pétrole consolidaient hier matin les gains acquis cette semaine grâce à des signes de reprise économique et à une forte chute des réserves pétrolières américaines, la fermeté des Bourses européennes soutenant les cours. A 10H0 GMT (12H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre gagnait 49 cents par rapport à la clôture de la veille, à 73,82 dollars, sur l'InterContinental Exchange (ICE). A la même heure, le brut léger texan (WTI) pour livraison, pour l'échéance d'octobre également, devenue ce jour la nouvelle référence, gagnait 51 cents à 73,42 dollars sur le New York Mercantile Exchange. En l'absence de nouvelles importantes sur l'offre et la demande, les cours de l'or noir fluctuent en fonction des marchés d'actions. Vendredi matin, ils étaient soutenus par une hausse des Bourses européennes, ravies d'avoir appris que l'activité dans les services et l'industrie se stabilisait en zone euro. L'activité a cessé de se contracter en août dans la zone euro, selon une première estimation de l'indice composite des directeurs d'achats (PMI) publiée vendredi par la société Markit qui alimente un peu plus les espoirs de sortie de crise. "Le marché est parti pour terminer positivement la semaine, grâce l'amélioration des Bourses et aux chiffres des stocks américains (publiés mercredi)", commentait David Hart, analyste chez le courtier Hanson Westhouse. Les stocks de pétrole brut se sont repliés de manière spectaculaire aux Etats-Unis la semaine dernière, marquée également par un recul des réserves d'essence et de produits distillés, a rapporté mercredi par le département américain de l'Energie (DoE). Après trois semaines de hausse, les réserves de brut ont plongé de 8,4 millions de barils à 343,6 millions de barils lors de la semaine achevée le 14 août. Les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires tablaient à l'inverse sur une hausse de 1,5 million de barils. Elles restent cependant supérieures de 15,2% à leur niveau de l'an dernier, "au-dessus de la limite haute de la fourchette moyenne pour cette période de l'année", a précisé le DoE. Les stocks d'essence ont eux aussi reculé, de 2,1 millions de barils, s'établissant à 209,8 millions de barils. Les analystes n'attendaient qu'une baisse de 800'000 barils. Ces réserves sont supérieures de 3,8% à leur niveau d'il y a un an et se situent dans la moitié haute de la fourchette moyenne de variation. Les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont connu une baisse surprise, diminuant de 700'000 barils, à 161,6 millions de barils, quand une hausse de 500'000 barils était anticipée. Toujours au-dessus de la limite haute des dernières années, ils sont supérieurs de 22,6% à ceux de l'an dernier. Autre indication propre au marché pétrolier, les réserves d'essence du Japon sont retombées à 12 millions de barils, leur niveau le plus bas depuis mai, et les volumes de pétrole stockés dans des pétroliers en mer du Nord sont en train d'être absorbés par le marché, rapportaient les analystes du cabinet JBC Energy, à Vienne. Les choses avaient pourtant mal commencé : lundi, le pétrole était tombé sous 70 dollars à Londres et jusqu'à 65,70 dollars à New York, victime d'une forte dégringolade de la place de Shanghai. Une chute qui avait illustré la forte dépendance des prix de l'or noir aux aléas des marchés d'actions. La tendance s'est radicalement inversée mercredi, avec l'annonce surprise d'une forte chute des stocks pétroliers aux Etats-Unis (-8,4 millions de barils pour les stocks de brut, -2,1 millions pour l'essence). Ensuite, les cours ont poursuivi sur une lancée haussière à New York, où ils ont enfilé deux séances de hausse. Plus hésitant, le marché londonien a lâché 1,26 dollar jeudi. Le décalage entre les prix du Brent (Londres) et du brut léger texan (WTI de New York), qui avait dépassé 4 dollars lundi, s'est ainsi fortement réduit au cours de la semaine, d'autant que l'échéance de référence (octobre) est dorévanant la même sur les deux marchés. Les opérateurs surveilleront l'ourgan Bill, qui devrait se renforcer dans les prochaines 24 heures et pourrait repasser au niveau 4 (vents supérieurs à 210 km/h) vendredi, selon le NHC. "Il atteindra le Canada ce week-end. Le principal risque concernera les raffineries de Darthmough et Come By Chance, d'une capacité respective de 90.000 barils par jour et 115.000 barils", a indiqué Olivier Jakob, du cabinet Petromatrix. Samira G.