Beaucoup aimeront comprendre certainement, ce qu'est véritablement la crise financière qui frappe depuis déjà plusieurs mois des mastodontes de l'économie mondiale à l'image de Général, des banques, et autres multinationales en faillite. Eh bien dans sa collection Essai, les éditions Sedia viennent de publier fraîchement, " La crise et après " de Jacques Attali, l'économiste familier qui intervient régulièrement dans les médias français notamment sur France 24 où il anime des chroniques quand il n'est pas simplement invité sur le plateau. D'une brûlante actualité, ce nouvel ouvrage qui tente d'expliquer la crise financière, qui n'est pas encore selon lui "une crise économique ni monétaire", base son argumentation sur les fait historiques. L'auteur ira loin dans l'histoire, quatre siècles plutôt pour faire un rappel sommaire des crises qui ont précédé celle-ci, qui sont relativement similaires et qui concernent surtout et là c'est important, le mode capitaliste. Jacques Attali base son argumentation sur des faits avérés survenus exactement au 12ème siècle à Bruges, une contrée qui était naguère, " le cœur économique du monde " comme c'est le cas aujourd'hui pour Washington, l'espace où a débuté la crise du 21ème siècle. L'auteur cite ensuite, une autre crise survenue dans un autre " coeur" à Gênes cette fois -ci au 17ème siècle, l'époque où la contrée était "le principal marché de l'or et de l'argent d'Amérique ". Selon lui, ce coeur était "fragilisé par la récession venue d'Espagne, dont elle dépend ; elle ne peut empêcher les Hollandais enfin libres, de prendre le contrôle de nouvelles routes de l'Atlantique et d'attirer à Amsterdam l'or et l'argent d'Amérique " écrit-il à la page 20 poursuivant " le cœur du capitalisme bascule ainsi une troisième fois (après Bruges et Anvers) vers l'Atlantique. Jacques Attali ne se contente pas de rappeler ces faits selon le contexte politique et historique de l'époque mais évoque également l'incidence directe de ces trois récessions à l'origine de spéculation littéralement " absurde ". Pour lire ce livre, il faut connaître sur les bouts des doigts la terminologie économique notamment les termes qui reviennent assez souvent comme, " inflation, déflation, bulle spéculative, crise monétaire, etc… ", ce à quoi a d'ailleurs pensé l'auteur en intégrant à la fin de son livre un glossaire à cet effet.Dans " La crise et après", le propos est certes sérieux mais il est narré de façon absolument sobre donc relativement accessible au grand public.Dans son texte Jacques Attali revient non seulement sur la création de superstructures comme le FMI, mais aussi sur les tiraillements entre les auteurs notamment Londoniens et américains pour garder une hégémonie sur le secteur économique. Il semble que c'est dans une relative urgence que Jacques Attali a écrit ce livre pédagogique pour expliquer les causes de la crise financière, la première qui soit véritablement planétaire, selon lui. Selon lui ces crises sont l'incarnation d'un échec du système économique du moment. "Dans tous les cas, elles sont la traduction de l'incapacité des hommes à disposer d'informations parfaites sur l'avenir ", affirme l'auteur. Tout en tentant de donner quelques éléments de réponse vers la fin de son ouvrage pour ouvrir une porte de secours, Jacques Attali plaide avant tout pour la " création des instruments nécessaires à l'exercice d'une souveraineté globale : un parlement (un homme une voix), un gouvernement, une application planétaire de la Déclaration universel le des droits de l'homme et de ses protocoles extérieurs, une mise en œuvre des décisions de l'OIT en matière de droit de travail… " (page 129). Yasmine Ben