L'Algérie a été classée quatrième exportateur mondial de gaz naturel en 2008, devancée par la Russie, le Canada et la Norvège, indique le dernier numéro de la revue spécialisée ‘'Pétrole et Gaz Arabes'' (PGA). De ce fait l'Algérie conserve la même place qu'elle a occupée pour l'exercice de 2007. Citant Cedigaz, une association internationale chargée de l'information sur le gaz naturel, PGA indique que les exportations algériennes ont atteint un volume de 58,8 milliards de m3 à la fin 2008, soit une hausse de 0,7%. Grâce à sa proximité de l'Europe, ses grandes réserves de gaz et la rénovation de sa flotte avec la réception de nouveaux méthaniers, l'Algérie devra réconforter davantage sa place de premier fournisseur de l'Union européenne en GNL dans les années à venir. D'autant plus que la montée en flèche de la demande sur le GNL est largement tirée, notamment, par l'Union européenne, où la production locale de gaz est en déclin, conjuguée à une tension générée par le conflit entre l'Ukraine et sa voisine la Russie. Pour mettre un terme au monopole exercé par la société russe Gazprom, qui fournit 25% des besoins de ce continent, l'Union européenne envisage de se tourner vers le marché algérien. Par ailleurs, il convient de rappeler que le gazoduc Medgaz entre l'Algérie et l'Espagne entrera en service au quatrième trimestre de l'année en cours. Ce gazoduc, d'une capacité de huit milliards de mètres cubes, permettrait à l'Algérie de se placer en pole position en matière de sécurisation énergétique d'une partie appréciable de l'Europe, surtout quand on sait que la production de gaz naturel domestique européen devrait diminuer dans les prochaines années, ce qui signifie qu'il y aura un besoin croissant d'importations. A l'heure actuelle, le GNL suscite l'enthousiasme aussi bien des producteurs que des consommateurs. Ainsi, et selon les prévisions de l'Agence internationale de l'énergie, d'ici 2030, la part du GNL dans le commerce international du gaz atteindra environ 60%, contre 30% aujourd'hui. Aussi, les capacités mondiales de production de GNL devraient augmenter de près de 40 % d'ici à 2011. Consciente de cet enjeu, l'Algérie nourrit de grandes ambitions pour ce qui est de l'industrie gazière. Dans ce sens, la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, s'est fixé comme objectif d'occuper la 2e place au niveau mondial en matière d'exportation de gaz naturel liquéfié à l'horizon 2012. Elle envisage, en effet, d'augmenter sa capacité de production de ce produit énergétique. Cet objectif sera atteint grâce, notamment, aux projets du troisième train de gaz liquéfié à Arzew et de celui de Skikda. La capacité globale de production de ces deux trains est de 9,2 millions de tonnes annuellement, ce qui permettra au groupe Sonatrach de s'adjuger cette place à l'échelle mondiale. Le projet du complexe de Skikda, dont l'échéance de mise en service a été fixée à novembre 2011, prévoit la réalisation d'un mégatrain d'une capacité de production de 4,5 millions de tonnes par an, tandis que celui d'Arzew, opérationnel en novembre 2012, portera sur une capacité de production de 4,7 millions de tonnes par an. Ils viendront ainsi renforcer les capacités de production des quatre autres complexes de GNL existants : GL4Z (construit à Arzew en 1964), GL1K (à Skikda en 1973), GL1Z et GL2Z (à Béthioua en 1978 et 1981). Le groupe Sonatrach, qui projette d'exporter 85 milliards de m3 de gaz naturel en 2010 et 100 milliards de m3 à l'horizon 2015, compte sur ces deux projets d'envergure pour la réalisation de ses objectifs et retrouver ainsi sa place dans le marché mondial en matière d'exportation de gaz liquéfié. Par ailleurs, Cedigaz indique que la Russie reste très largement en tête du classement avec des exportations de l'ordre de 215,2 milliards m3, suivie du Canada avec 103,2 milliards m3 (-3,8%) et la Norvège avec 94,8 milliards m3 (+11,1%). Selon la même association, la production et la consommation mondiales du gaz ont progressé de 4% l'année dernière, atteignant les 3.055, 2 milliards m3 alors que les exportations étaient de l'ordre de 936,2 milliards m3. Les données de Cedigaz indiquent également que les exportations de gaz par gazoduc ont augmenté de 4,2% soit 710,4 milliards m3 alors que celles du GNL ont baissé de 0,5% (225,7 milliards m3) durant la même période. D'autre part, la même association précise que le premier consommateur mondial de gaz restent les Etats-Unis avec 669,4 milliards de m3 devant la Russie avec 438 milliards de m3. Ces deux pays sont les deux premiers producteurs mondiaux, indique-t-on de même source. Hamid Mohandi