Une expo plastique géante se tient depuis jeudi dernier à l'espace Zemzem du quartier nouvellement huppée de Sidi Yahia à Alger, rassemblant, fait très rare, plus de 450 tableaux de 55 artistes algériens connus pour la plupart. " Mosaïque " il s'appelle ce mastodonte de rendez-vous où il n'y avait que le parking sous-terrain pour l'abriter. En bas tout à fait, au sous-sol du centre commercial de Sidi Yahia, (Zemzem) un espace qui ne paie pas de mine et qui est toute l'année déserté, se trouve cette expo. Elle est proposée dans un espace immense, bien éclairé, et manifestement sobre et sans goût. Zemzem n'est pas une galerie chic façonné selon un standard architectural quelconque, mais c'est une sorte d'hangar bien peint et généreusement tapissé oû l'on a accroché des œuvres. Pour voir le tout de façon intéressée, montre à la main, il vous faut une demi-heure. Les œuvres étant pour la plupart relativement anciennes, et c'est normal car un artiste peintre ne peut proposer sa nouvelle collection dans une expo collective pendant qu'il prépare la sienne, individuellement, ne sont pas exposés par thème ou par tendance artistique. La répartition des tableaux semble être faite de façon tout à fait hasardeuse, ce qui donne d'ailleurs à ce rendez-vous un aspect ostensiblement commercial. Du monde il y en a en plus, pas mal du tout durant les soirées du ramadhan à tel point que l'organisatrice, Nora Loubar de Forum Tours a décidé de prolonger de cinq jours cette manif nommée Exposition national des artistes peintres. Mosaïque sera donc bouclé le 10 septembre prochain au lieu du 05 du même mois. Expo national oui, parce que les peintres ne sont pas tous algérois ou oranais, mais ils sont de partout. Leur style est bien entendu pas uniforme, mais il se trouve que dans cette expo il y a énormément de figuration ou de semi figuration, et tout autant d'œuvres qui explore comme dans les tapis berbères ou outre, les signes et symboles africains. Très jolie. Ça ne coûte pas trop cher ces tableaux, les prix restent corrects : à partir de 15000 DA la toile. Il n'est pas essentiel à ce que l'artiste soit présent à l'espace de Zemzem, mais le tout c'est d'envoyer son œuvre. Trop de tableaux brouillent un peu le regard et en même temps témoignent d'une extraordinaire diversité d'un art très compliqué par lequel il est ardu de bouleverser les choses. Au registre de l'art semi-figuratif on retrouve des signatures comme Saad Houari, Valentina Ghanem, Guettaoui Ahmed , Mahboub abdelkader qui est dans la pure tradition de Issiakhem tout autant que le peintre Chegrane : leurs portraits féminins sont travaillé selon des dimensions restreintes, plutôt maigres sans yeux ; leurs couleurs bleu d'azur et leur atmosphère triste. Pour l'abstrait on rencontre des paraphes comme celle de Mohamed Oulhaci, peintre connu, Hammouda, Ali el Hadj Tahar, Rahim Saddek. Dans leurs œuvres, la langue est la couleur, la forme est complètement abolie, c'est la recherche de l'absolue dans la couleur. Entreprise difficile, très difficile d'ailleurs qui intervient en général à la fin de la carrière d'un artiste peintre. En tout comme c'est une expo-vente, c'est le moment ou jamais d'y accourir pour dénicher un petit quelque chose pas cher et à votre goût, découvrir par là même une bonne partie des tendances de nos peintres d'aujourd'hui. Yasmine Ben