Photo : S. Zoheir Par Hassan Gherab Des toiles dans un parking. Et quelles toiles !? Les œuvres d'une quarantaine de plasticiens dont l'écrasante majorité sont des valeurs sûres de la peinture algérienne. Ces plasticiens ont réuni plus de 450 toiles et sculptures qui constituent «l'exposition nationale des artistes peintres algériens». Sous le titre Mosaïque, cette exposition se tient, jusqu'au 5 septembre prochain, au premier niveau du parking souterrain du centre commercial Zemzem, dans le quartier commercial de Sidi Yahia. C'est là un double défi : monter une exposition artistique dans un parking situé un centre commercial, dans un quartier entièrement dédié au commerce et où le maître mot est le bénéfice. Mme Nora Loubar a relevé ce double défi et a convaincu le patron du centre commercial de lui céder le premier niveau de son parking qu'elle a aménagé pour accueillir les toiles et les hypothétiques visiteurs. Les artistes ont joué le jeu, et le résultat est une méga expo, qui mérite le détour. A l'entrée, un catalogue nous est remis par une hôtesse. Un coup d'œil nous permet de confirmer la qualité de l'expo et de ceux qui la constituent, une tournée celle des œuvres. Abdelwahab Mokrani, Mustapha Nedjai, Arezki Larbi, Mohamed Oulhaci, Karim Sergoua, Meriem Aït El Hara, Kheira Slimani, Valentina Ghanem, Tahar Ali El Hadj, Moussa Bourdine, Salah Hioun, Abdelhamid Laroussi, Younes Boutrif et Mohamed Massen -les deux derniers sont sculpteurs de talent- sont quelques-unes des grosses pointures qu'on retrouve dans cette galerie-parking. Les tapis couvrant le sol et les fauteuils disposés dans quelques box confèrent à l'espace un côté insolite, original, qui s'apparente à une installation. C'est épuré, dépouillé… artistique !Quant à l'exposition, elle n'a pas volé son nom, c'est une véritable mosaïque de genres, de techniques, de styles, de formes et de couleurs. Il y a bien quelques «intrus» qui ont la technique sans l'art et dont les peintures sont tout sauf des œuvres artistiques. Mais ils se comptent sur les doigts d'une main et leurs toiles sont noyées dans le nombre. Concernant l'organisation, Mme Loubar nous dira qu'elle a travaillé plus deux mois sans relâche pour monter l'exposition qui est organisé avec le concours de l'Office national de la culture et de l'information (ONCI). S'agissant de la fréquentation, l'organisatrice dira qu'elle est appréciable. Les hôtesses le confirment. Sans que ça soit le rush, il y a des visiteurs, et même des acheteurs parmi eux, surtout que l'exposition offre un large éventail de choix. Il y en a pour tous les goûts, mais pas pour toutes les bourses. Mais la visite est gratuite, et l'exposition mérite le déplacement, il faut cependant lui accorder le temps qu'il faudra, pas moins de trois heures pour pouvoir apprécier quelque 450 œuvres.