L'association Sirius d'Astronomie a estimé, hier dans un communiqué, que le Comité national des croissants lunaires est habilité à décréter le jour de l'Aïd. Déjà que le mois de Ramadhan de cette année a débuté le samedi 22 août dans la majorité des pays musulmans, contrairement aux autres années. Ceux qui ne l'ont pas fait tels que la Libye et la Turquie justifient cela par la spécificité de leurs méthodes utilisées pour débuter le mois. Ceci conforte le calcul astronomique qui avait effectivement affirmé l'impossibilité de voir le croissant le jeudi 20 août. Par ailleurs, la conjonction lunaire (naissance de la nouvelle lune) du mois de Chaoual aura lieu le vendredi 18 septembre à 19h44 heure locale et donc le croisant sera bien formé le lendemain samedi 19 septembre qui est le 29 du mois de Ramadhan. Cependant, sa visibilité dépendra de la latitude du lieu d'observation. Ainsi le croissant ne sera pas visible à l'œil nu ni même au télescope de nulle part en Algérie du Nord (à moins de 1° au dessus de l'horizon à Alger lors du coucher du soleil) ni même de la plupart des pays arabes vu qu'il se couchera en rasant l'horizon. A des latitudes plus basses par contre, il pourra être vu au télescope du Soudan, du Yémen, de Somalie, et même de l'extrême Sud de notre pays. Par contre, il sera visible facilement à l'œil nu de l'Afrique Australe et d'Amérique du Sud. En effet, sur la base de ces données astronomiques, si l'association se limite à une observation locale à l'œil nu du croissant, celui-ci ne pourra être vu d'Algérie le samedi 19 et donc le mois de Ramadhan compterait 30 jours et l'Aïd serait le lundi 21 septembre. Si par contre, une observation non locale est homologable, l'Aïd serait alors pour le dimanche 20 septembre. Notons que le Comité national des croissants a mentionné l'observation du croissant de l'Aïd en Afrique du Sud dans son communiqué sur l'Aïd l'année dernière, donc ceci est dans l'ordre du possible. Notons aussi qu'à partir de cette année l'Arabie Saoudite et les autres pays arabes dans la foulée, acceptent l'observation à l'aide de télescope, comme valide, auquel cas une éventuelle observation au télescope dans les zones de basse latitude des contrées arabes (Soudan et autres…) pourrait être la base d'une validation en Algérie. Ceci causera cependant un sérieux problème de consistance vu que le télescope n'est pas accepté en Algérie comme moyen de validation de l'observation du croissant. Compliquant la chose, les moyens optiques en général, pour des raisons qui dépassent l'entendement, sont considérés comme « matériel sensible » par le ministère de l'Intérieur au même titre que les armes à feu et les explosifs, et ne sont pas en vente, tandis que leur utilisation privée est strictement parlant interdite, quoiqu'en général tolérée. De manière générale, comment justifier l'acceptation d'observations au télescope d'autres pays alors que ceci n'est pas permis en Algérie ? L'autre possibilité est qu'une observation erronée soit rapportée en Algérie et soit la base d'une annonce de l'Aïd pour le 21 septembre comme ceci s'est produit hélas trop souvent dans le passé. Notons en outre, que l'observation du croissant est marginalement possible au télescope de l'extrême Sud du pays (Tinzaouatine et peut-être même de Tamanrasset) mais pas à l'œil nu. Nassim I.