Une question d'actualité, à savoir la saison du Hadj 2009, dont le premier départ vers les Lieux saints a eu lieu hier, a été minutieusement évoquée par le P-DG de la compagnie aérienne nationale, Air Algérie, qui était hier l'invité de l'émission radio "Forum d'El Bahdja". M. Abdelwahid Bouabdallah a noté tout d'abord qu'"Air Algérie figure parmi les premiers transporteurs à avoir les autorisations d'atterrissage à Djeddah octroyées par les autorités saoudiennes dans le cadre du pèlerinage et ce, depuis plus de deux mois". Ainsi, les aéroports de Jijel, Béjaïa, Chlef et Tébessa seront utilisés pour la première fois pour le transport des hadji vers les Lieux saints de l'Islam. Auparavant, la compagnie mettait 15 aéroports au service des pèlerins ; pour cette saison, le nombre est revu à la hausse, soit 19 aéroports répartis sur le territoire national qui seront mis à la disposition des hadjis. Il reste à souhaiter maintenant que les autorités saoudiennes ne s'opposent pas à délivrer les autorisations d'atterrissage et allègent les procédures. "Les négociations sont toujours en cours", selon le P-DG de la compagnie qui a ajouté que "les autorités saoudiennes ne nous facilitent pas la tâche, bien au contraire elles nous compliquent les procédures", "et les pèlerins algériens doivent prendre en considération cela" a-t-il souligné. Air Algérie a obtenu 300 voyages, mais à ce jour seulement 86 voyages ont été autorisés. Et les autorités saoudiennes rajoutent les fréquences de jour en jour, ce qui n'arrange pas les autorités algériennes, parce que la programmation et l'organisation ne peut pas se faire à la dernière minute, estime l'invité de l'émission. En somme, "les autorités saoudiennes reviennent sur leurs décisions à la dernière minutes. Elles ne respectent pas leurs engagements et cela risque de compromettre la saison du Hadj". "C'est une déclaration d'hostilité" affirme M. Bouabdallah qui reste quand même optimiste sur le bon déroulement, même si "on essaye de mettre les bâtons dans les roues", "nous devons nous soumettre aux exigences des Saoudiens pour que nos hadjis effectuent dans de bonnes conditions leur pèlerinage". A propos de la vaccination contre la grippe A/H1N1, l'opération a touché tous les pèlerins qui doivent se rendre aux Lieux saints, d'après M. Bouabdellah qui a précisé que "tous les hadjis doivent impérativement se soumettre à un contrôle médical et avoir en leur possession un carnet de santé avant d'obtenir leur billet de voyage". Un nouvel avenir pour Air Algérie Concernant le volet portant sur le redéploiement de la compagnie, le P-DG a rappelé que le gouvernement vient d'approuver un plan de développement pour Air Algérie d'un montant de 100 milliards de dinars (1 milliard d'euros) sur une période de cinq ans. "C'est l'aboutissement de la stratégie industrielle qui a pris en charge les préoccupations de la compagnie. Air Algérie est désormais considérée comme une entreprise stratégique au même titre que les champions d'économie". Mais il a tenu à souligner que "ce n'est pas l'Etat qui va financer cette initiative. L'Etat n'a rien à débourser. Nous devons compter sur nous-mêmes". Ce plan est financé à 100% par le secteur bancaire. La moitié de ce montant sera consacrée à l'achat d'avions. Des contrats ont été signés pour l'achat de quatre ATR et sept avions Boing 737. Une deuxième tranche de cette enveloppe financière sera réservée à la réfection des avions opérationnels. Une troisième partie sera consacrée à la réalisation d'un nouveau siège d'Air Algérie, qui sera érigé à Dar El Beida. Le plan de développement de la compagnie prévoit également la formation du personnel. 3000 agents seront formés dans le domaine commercial. "L'amélioration passe par la formation", a précisé le patron de la compagnie nationale. Selon lui, le comportement des employés en contact avec le public doit être professionnalisé. Mieux encore, dans le cadre du plan de développement, il a été décidé de mettre en place un hub, qui est une plate-forme de correspondances. Le principe a été retenu. "On va donc commencer par le hub d'Alger et des hubs intermédiaires à Ghardaïa et Tamanrasset", a indiqué le P-DG d'Air Algérie, lequel a également a plaidé pour une modernisation des escales. "Nous allons garder les lignes directes internationales seulement dans les grands aéroports. Le reste sera acheminé par la plate-forme d'Alger". Aussi, Air Algérie va acquérir un nouveau système de réservation de nouvelle génération. En outre, Air Algérie a développé avec le CPA une plate-forme de paiement en dinars, et a mis en place un système de paiement électronique au niveau des avions. "Air Algérie doit changer. On doit passer d'une culture de production à une culture de services" conclut M. Bouabdallah.