Le Fonds monétaire international ne partage pas les appréhensions des opérateurs économiques qui se sont opposés à certaines mesures décidées par le gouvernement dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009. Bien au contraire, le FMI insiste sur le caractère bénéfique de ces dispositions comme la lettre de crédit documentaire (Credoc), qui vise, selon le chef de mission du FMI pour le Moyen Orient et l'Asie, Joel Toujas Bernadté, à assurer la "traçabilité et assainir les transactions du commerce extérieur ". Voilà, une vision déjà défendue par le ministre des Finances, Karim Djoudi, qui rappelé à maintes reprises la volonté du gouvernement à remettre de l'ordre dans le commerce extérieur en mettant un terme "au transfert illégal des devises ". Le FMI, qui s'inscrit dans cette démarche, a renouvelé par ailleurs son appel au gouvernement algérien pour le rachat d'obligations émises par le Fond monétaire. Une question qui n'est pas encore tranchée par l'Exécutif. Joel Toujas Bernadté a tenu à défendre la proposition du FMI en soulignant sur les ondes de la Radio nationale chaîne III, que l'Algérie est l'un des pays sur lequel le FMI compte beaucoup pour augmenter ses revenus. Le chef de la mission du FMI se veut rassurant et dissipe toute crainte de perte dans ce genre d'opération pour l'économie nationale. " L'opération de rachat de bons du FMI est très sûre", a-t-il déclaré, ajoutant que l'Algérie, grâce à ses réserves extérieures de " 146 milliards de dollar peut diversifier ses revenus et investir dans ce créneau en procédant à des placements avec des taux du marché ". L'appel du FMI est également destiné à l'adresse d'autres pays émergents notamment, et ce dans l'espoir de relever ses revenus jusqu'à " 750 milliards de dollars ". Evoquant la situation économique de l'Algérie, le FMI a constaté une amélioration notable comme le niveau de croissance hors hydrocarbures qui sera de " 9% pour l'année en cours " mais la chute des prix du pétrole et la baisse de la demande énergétique mondiale font que la croissance du PIB sera seulement de "2% ". Mais les prévisions à moyen terme sont positives selon le rapport du FMI qui parle d'une reprise de la croissance mondiale en 2010 de " 3% pour les pays développés et de 5% pour les économies émergentes ". La relance de l'économie mondiale aura comme conséquence la stabilisation des prix du pétrole autour des "76 dollars" ce qui permettra aux pays exportateurs de pétrole comme l'Algérie de réaliser une bonne performance l'année prochaine. Par ailleurs, le FMI conseille à l'Algérie de lever les contraintes à l'investissement privé en mettant en place des " réformes structurelles afin de diversifier l'économie". Le recours à l'investissement direct étranger est aussi recommandé qui est une source de " transfert de technologie et de savoir-faire " dont l'économie nationale a grandement besoin.