Les prix du pétrole progressaient lundi à l'ouverture des échanges à New York, soutenus par la croissance plus forte qu'attendu de l'économie japonaise. Vers 14H15 GMT/15h15 HEC, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en décembre s'échangeait à 76,94 dollars, en hausse de 59 cents par rapport à la clôture de vendredi. Vers 11H00 GMT (12H00 à Berne), le baril de Brent de la mer du Nord, échangé à Londres, pour livraison en janvier, gagnait 90 cents à 77,21 dollars. La faiblesse du billet vert, qui s'échangeait à nouveau à proximité de 1,50 dollar pour un euro lundi en début d'échanges européens, rend attractifs les achats de matières premières libellés en dollar comme le pétrole, notaient des analystes. Ce mouvement pousse les investisseurs à placer leur capital dans les matières premières pour se protéger d'une perte de valeur de leurs avoirs. Il rend aussi le pétrole plus attractif pour les acheteurs munis d'autres devises. Les prix du pétrole étaient aussi soutenus par de bons chiffres de l'industrie en Chine publiés la semaine précédente et la publication lundi d'un bon chiffre des ventes de voitures en Europe, notaient les analystes de JBC Energy. Les ventes de voitures neuves en Europe, toujours soutenues par une série de plans nationaux de primes à la casse, ont en effet progressé en octobre de 11,2% sur un an. "On a reçu de bonnes nouvelles sur l'économie japonaise. Ajouté à l'affaiblissement du dollar, cela donne une progression non seulement pour le pétrole mais aussi pour les autres matières premières", a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. Les marchés accueillaient positivement lundi les chiffres de l'économie japonaise, qui a connu au troisième trimestre 2009 son plus fort taux de croissance en deux ans et demi, pulvérisant les pronostics et confirmant la fin de la plus longue récession de l'après-guerre. Est venu s'ajouter le fort rebond au mois d'octobre des ventes de détail aux Etats-Unis peu avant l'ouverture du marché, qui a conforté la progression du baril. Autre facteur de maintien pour les cours du brut, le président en exercice de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), José Maria Botelho de Vasconcelos, a estimé lundi qu'un cours du brut entre 75 et 80 dollars était "un bon prix (...) pour le rétablissement de l'économie mondiale". Le ministre angolais du Pétrole a affirmé que l'Opep, qui se réunira le 22 décembre, pourrait maintenir sa production inchangée, tout en estimant qu'il y avait "une possibilité d'augmenter la production". Il a par ailleurs estimé que "le respect des quotas de production par les pays membres de l'Opep" était "d'environ 65%", se déclarant satisfait de ce niveau. Cependant "le ton reste à la prudence du fait du retour à l'ordre du jour d'inquiétudes sur le niveau de la demande", notait Andrey Kryuchenkov de VTB Capital. "La volatilité pourrait reprendre le pas cette semaine, et peser sur les prix du brut" si le dollar reprend des forces, ajoutait Andrey Kryuchenkov. S.G.