Le président du de l'Assemblée populaire nationale, Abdelaziz Ziari, a révélé, lundi à Alger, que l'Algérie compte investir la bagatelle de 65 milliards de dollars à moyen terme dans le secteur de l'énergie. Ces investissements concerneront également les énergies renouvelables, le nucléaire et les éoliennes. " 65 milliards de dollars seront investis à moyen terme dans le secteur des hydrocarbures et concerneront aussi les énergies renouvelables solaires, nucléaires et éoliennes", a indiqué Ziari lors d'une rencontre-débat entre des parlementaires algériens et des membres de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN. Le président de l'APN a également rappelé que l'Algérie "en tant que pays producteur et exportateur de gaz naturel, a toujours eu comme impératif stratégique la sécurisation de ses débouchés et de ses ressources". M. Ziari a, cependant, regretté l'absence de concertation de la part de partenaires européens en matière de politiques énergétiques. "Nous avons parfois observé, chez certains de nos partenaires de l'Union européenne, une tendance fâcheuse à élaborer des politiques énergétiques sans concertation préalable avec les pays fournisseurs de gaz naturel", a-t-il indiqué. Après avoir fait remarquer que les investissements de l'Algérie étalés sur des décennies s'élèvent à des centaines de milliards de dollars dans le domaine des hydrocarbures, dont les deux gazoducs transméditerranéens en service et un troisième qui le sera à partir de mars 2010, il s'est interrogé sur la contrepartie consentie à l'Algérie par ses partenaires. "Un pays (l'Algérie) qui n'a jamais failli à ses engagements y compris lors des crises majeures qu'il a traversées et résolues seul, sans soutien politique et encore moins matériel", a-t-il encore dit. Créée il y a quelques années, l'Assemblée parlementaire de l'OTAN vise à améliorer et à renforcer la coopération entre les parlements de divers pays autour des questions comme la sécurité, la démocratie, la paix ou encore l'énergie. Ziari, qui savait que ses hôtes étaient surtout préoccupés par leur sécurité énergétique, dépendante essentiellement de la Russie, a critiqué certaines politiques énergétiques élaborées par l'UE. Les mutations profondes qui affectent les relations internationales confèrent un rôle spécifique aux parlementaires, a souligné M. Ziari. Il a, dans ce sens, mis l'accent sur les mutations qui affectent les relations internationales conférant un rôle "spécifique" aux parlementaires dans la mesure où "les élus, a-t-il dit, peuvent contribuer à la promotion d'une meilleure compréhension entre les peuples". Il a ajouté que les parlementaires peuvent aussi "tisser des liens culturels entre les sociétés afin que les Etats intègrent davantage dans leurs relations cette sensibilité humaine si utile à l'instauration d'un climat de confiance". Le président de l'APN a relevé, par ailleurs, que les questions liées à l'énergie, l'agriculture et les migrations "concernent, désormais, la communauté internationale dans son ensemble". "Elles (ces questions) appellent, de ce fait, des réponses et des politiques concertées qui dépassent souvent les cadres nationaux", a-t-il affirmé à ce propos. "Le contexte dans lequel nous évoluons aujourd'hui, le caractère global des difficultés et l'ampleur des défis à relever ont mis fin aux utopies du XXe siècle", a-t-il poursuivi. La crise de l'énergie, les changements climatiques, la sécurité alimentaire, les pressions démographiques, les mouvements migratoires sont des questions "d'une gravité, d'une complexité et d'une sensibilité extrêmes" et "ne peuvent se suffire de solutions partielles, nationales, régionales, ni même continentales", a-t-il estimé. Rappelant que la mission des parlementaires l'AP/OTAN en Algérie s'inscrit dans le cadre d'une "évaluation de la sécurité énergétique" dans l'ensemble auquel ils appartiennent, M. Ziari a souligné la "légitimité" de leurs préoccupations à ce sujet. Concernant la question de la migration, M. Ziari a indiqué que l'Algérie est devenue un pays d'installation de migrants en provenance d'une quarantaine de pays du Sud, notamment Africains. Il a lancé, à ce sujet, un appel aux élus de l'AP/OTAN pour "contrecarrer et dénoncer l'exploitation éhontée de cette question humaine à des fins politiques en agitant des menaces virtuelles qu'elle ferait peser sur l'emploi dans les pays concernés et sur leur identité". "Nous observons avec consternation se développer dans certains pays du Nord des phénomènes déplorables d'exclusion et de marginalisation des communautés d'origine étrangère légalement établies depuis des décennies", a constaté M. Ziari dans son intervention. D. T.