Dans une interview à l'agence russe Tass, le président de la République a abordé plusieurs questions d'ordre économique et politique. Le président de la République s'est ainsi montré favorable à la création d'une Opep de gaz mais faudrait-il, au préalable, réunir les conditions idoines. Il s'agit, en premier lieu de "l'augmentation de la part du GNL (gaz naturel liquéfié) dans le commerce mondial du gaz et l'intensification et l'interconnexion des réseaux de transport et de distribution". Ces projets "peuvent, à terme créer les conditions d'un marché du gaz similaire à celles du marché du pétrole". Mais l'idée ne saurait voir le jour sans une concertation plus accrue entre trois pays, à savoir "l'Algérie, le Qatar et la Russie ", à l'adresse desquels le chef de l'Etat lance un appel à davantage de contacts autour de ce projet d'autant que les "trois pays ont un rôle à jouer sur le marché international du gaz". "Les législations restrictives en vigueur ou en projet" en Europe "posent la question de savoir quel système de dialogue le Forum des pays exportateurs de gaz doit développer avec les institutions concernées", a-t-il également fait remarquer. Le chef de l'Etat a, par ailleurs, rappelé que "la défense des intérêts des pays membres de l'Opep face au partage équitable de la rente pétrolière a été pour beaucoup" dans la création de cette organisation en 1960. "Une leçon, fait remarquer le président de la République, qui ne doit pas être perdue par les uns et les autres". Au plan interne, Abdelaziz Bouteflika est revenu sur le bilan de l'application de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Un bilan jugé "très satisfaisant mais ses résultats doivent être approfondis et consolidés". Pour le chef de l'Etat, cette politique de réconciliation nationale "résulte de la constatation que c'est la seule voie qui permet de ramener la paix et la stabilité en Algérie". Et même si des progrès ont été réalisés dans le domaine de "la politique intérieure", le président de la République a estimé que "beaucoup reste à faire pour répondre aux attentes du peuple algérien, et plus particulièrement à celles de notre jeunesse qui mérite un meilleur sort que celui qui a été le sien jusqu'à maintenant". La prise en charge des préoccupations de la jeunesse reste en tout cas une priorité du président Bouteflika qui a affirmé que le gouvernement algérien "a toujours accordé une attention particulière à cette frange de la population en mobilisant des moyens considérables pour développer les potentiels infrastructurels et matériels pour l'épanouissement des jeunes". Dans le secteur économique, le chef de l'Etat a mis en avant l'enveloppe consacrée au plan de relance qui est de l'ordre de 150 milliards de dollars. Ce plan "se donne comme priorité la formation de nos cadres, la création d'emplois pour les jeunes et l'amélioration de la situation sociale de tous les Algériens", a-t-il dit. "Il s'agit pour nous de tourner définitivement les pages sombres de la tragédie nationale que nous venons de vivre et d'oeuvrer pour le parachèvement de la politique de réconciliation nationale", a-t-il poursuivi. Toutefois, les séquelles de la crise nationale qui a touché le pays sont encore visibles et "beaucoup reste à faire pour arriver à les effacer". Abordant les priorités de l'Algérie dans ses relations internationales, le président de la République a noté que, compte tenu de la position géographique du pays, "la Méditerranée constitue l'un des centres d'intérêts les plus importants", car elle est un "creuset d'une coopération et de solidarité prometteuse". Il a encore affirmé que la construction maghrébine "constitue un autre axe d'importance" pour l'Algérie. Le président de la République a souligné que l'Algérie est prête à relancer l'UMA. "Nous sommes disposés à entreprendre avec nos frères et voisins toutes les actions nécessaires à sa revitalisation et pour dépasser les problèmes qui, comme celui du Sahara Occidental, entravent le développement de notre coopération", a-t-il souligné. Au sujet des relations entre l'Algérie et la Russie, le chef de l'Etat s'est félicité que les deux pays aient "toujours entretenu des liens d'amitié, de solidarité et de coopération solides, y compris durant les périodes difficiles" qu'ils ont vécues "les uns et les autres". Le président Bouteflika s'est dit "heureux de constater (...) les résultats positifs" enregistrés dans le domaine pétrolier et gazier, avec la présence en Algérie de sociétés russes qui ont investi dans la prospection et la production d'hydrocarbures. Mais l'Algérie pourrait profiter du savoir-faire russe dans d'autres domaines, notamment ceux "des mines, de l'hydraulique, de la santé et celui des transports". La coopération algéro-russe, c'est aussi l'énergie électrique d'origine nucléaire. Le chef de l'Etat a relevé que les "contacts entre les deux pays, initiés en 2005, se poursuivent". Il a indiqué qu'un groupe de travail mis en place avec l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique) menait actuellement "des études pour évaluer les besoins énergétiques futurs, déterminer le parc optimal de production à l'horizon 2025, tenant compte du potentiel du nucléaire et des énergies renouvelables et soutenir les efforts nationaux permettant la mise en place de la première centrale nucléaire de production d'énergie électrique".