Comme annoncées l'été dernier, par les pouvoirs publics, dans le cadre du programme d'importation d'un million de tonnes de ciment, les premières livraisons du ciment importé commencent à arriver en Algérie. A en croire le président du directoire de la SGP-Gica, Mokhtar Aibeche, ce premier lot est arrivé, hier, au niveau du port d'Alger. Cette opération entre dans le cadre du premier contrat de livraison d'une quantité de 400 000 tonnes de ciment pour la région du Centre. L'arrivée des deux autres silos flottants, destinés aux ports de Béjaïa et d'Oran, relatifs aux deux contrats de livraison de 300 000 tonnes de ciment pour chacun des deux ports, est annoncée pour les prochains jours. Les sociétés importatrices chargées de la commercialisation ont, en effet, arrêté la liste des entreprises de réalisation à approvisionner en ciment, à partir des trois ports respectifs, en concertation avec les cimenteries concernées et tenant compte de l'existence de moyens d'enlèvement (camions) conséquents au niveau de ces entreprises. Toutefois, et du fait que le prix du ciment à l'importation est largement supérieur à celui de la production nationale, et afin d'éviter la disparité des prix de vente entre les produits de même qualité issus de la production nationale et/ou importés, commercialisés par les mêmes entreprises de ciment, il a été mis en place, selon Aibeche, un système de péréquation des prix, visant leur unicité au niveau du secteur public. C'est ainsi que le prix moyen sortie usine, toutes taxes comprises, d'un sac de 50 kg de ciment de qualité CPJ 42,5, produit par les cimenteries du secteur public, qui était de 230 DA, subit une augmentation, de par cette opération de péréquation, pour être vendu à 300 DA le sac, que ce soit en sortie port pour le ciment d'importation ou en sortie usine pour le ciment produit localement. Par ailleurs, l'application du décret exécutif fixant les marges de gros et de détail relatives à la commercialisation du ciment en vigueur à partir du mois d'août 2009, conjuguée avec cette opération d'importation, vont certainement contribuer à la stabilisation du marché du ciment, souligne ce responsable qui ajoute qu'en fonction de l'évolution de la demande, d'autres actions et mesures seront entreprises dans le sens d'une stabilisation définitive du marché. Afin d'éviter toute tension sur le marché des matériaux de construction, l'Algérie a, pour rappel, procédé à l'importation de près d'un million de tonnes de ciment. Il faut savoir que l'Algérie prévoit des besoins à hauteur de 18 millions de tonnes pour alimenter les divers chantiers ouverts durant la période 2008-2009. Néanmoins, les douze cimenteries publiques produisent actuellement près de 11,6 millions de tonnes de ciment. C'est dans ce sens que celles-ci veulent se préparer à une forte augmentation de la demande, prévue à partir du dernier trimestre de l'année en cours. Cette demande proviendra essentiellement du projet d'autoroute Est-Ouest avec le démarrage massif de la construction d'ouvrages d'art. Outre cela, et dans le même sens, l'importation de quantités importantes de ciment devrait contribuer à stabiliser le marché national qui a connu de fortes perturbations depuis le début de l'année, avec une hausse vertigineuse des prix et une décroissance du produit, obligeant plusieurs chantiers à des arrêts techniques. Aussi, et afin de remédier à la situation, les pouvoirs publics ont pris une série de mesures afin de mettre un frein à la spéculation. C'est ainsi que l'ensemble des cimenteries publiques ont conditionné la fourniture de ciment aux intermédiaires et aux entreprises de construction par un cahier des charges englobant l'ensemble des conditions auxquelles doivent s'astreindre les clients. Adnane Cherih