Mardi, de retour à Washington, Barack Obama devrait annoncer des mesures pour lutter contre le terrorisme au Yémen. Parlant d'un "réseau de haine", le président américain a accusé, hier, pour la première fois la branche yéménite d'al-Qaida d'être coupable de l'attentat déjoué du vol Amsterdam-Détroit. Jusqu'à présent, jamais les autorités américaines n'avaient accusé publiquement al-Qaïda d'être responsable de la tentative d'attentat contre l'avion de la Northwest. Elles s'étaient simplement contentées de noter qu'il semblait y avoir un "lien" avec le groupe terroriste. Mais après avoir passé deux jours à examiner les résultats de l'enquête préliminaire sur cette tentative d'attentat, Barack Obama a pris position, samedi. Depuis Hawaï, le président américain accuse pour la première fois la branche yéménite d'al-Qaida d'avoir armé et entraîné le jeune Nigérian qui a tenté de faire sauter l'avion de ligne. Dans son discours hebdomadaire radiotélévisé, Obama a déclaré que les Etats-Unis étaient en guerre contre un "réseau de haine et de violence de grande envergure". Parlant du suspect nigérian arrêté, Umar Farouk Abdulmutallab, le président américain a ajouté: "Nous savons qu'il venait du Yémen, un pays en proie à une grande pauvreté et à des insurrections mortelles. Il apparaît qu'il y a rejoint une branche affiliée à al-Qaida et que ce groupe de la péninsule arabe l'a entraîné, équipé avec les explosifs et dirigé pour l'attaque de cet avion en route vers l'Amérique". Obama a indiqué qu'en raison des attaques passées d'al-Qaida au Yémen, avant même la tentative d'attentat à Noël, il avait demandé de renforcer la coopération des autorités américaines avec ce pays. "Des camps d'entraînements ont été frappés, des leaders éliminés, des complots déjoués. Et tous ceux qui sont impliqués dans la tentative d'attentat de Noël doivent savoir qu'ils auront à rendre des comptes". Pour répondre aux critiques des Républicains qui lui reprochent d'avoir abandonné le terme de "guerre contre le terrorisme" cher à George W. Bush, le président américain a évoqué son discours de prise de fonction il y a un an. "Ce jour là, j'ai été très clair en rappelant que notre nation était en guerre contre un réseau de haine et de violence de grande envergure et que nous prendrions toutes les mesures nécessaires pour le combattre et défendre notre pays tout en soutenant les valeurs qui ont toujours distingué l'Amérique parmi les nations". De retour à Washington, le président américain évoquera mardi à Washington avec les responsables concernés des mesures à prendre. Barack Obama n'est pas le seul à s'inquiéter de la montée en puissance des groupes terroristes au Yémen. Vendredi, le Premier ministre britannique Gordon Brown a proposé l'organisation d'une réunion internationale de haut niveau le 28 janvier pour discuter des moyens de s'opposer à l'influence d'Al-Qaïda au Yémen. Cette réunion sera organisée au même moment qu'une conférence internationale sur l'Afghanistan qui doit se tenir à Londres. Une proposition accueillie favorablement par le Yémen, qui est actuellement en proie à une guerre qui oppose l'armée aux rebelles chiites. "C'est un pas dans la bonne direction", a déclaré un porte-parole officiel à du gouvernement de Sanaa. "Un pas qui va permettre de mobiliser un soutien international au Yémen pour le développement et pour ses efforts destinés à combattre le chômage et à atténuer les effets de la pauvreté".