L'ambassade des Etats-Unis au Yémen a annoncé avoir fermé hier en raison de menaces d'attentats d'Al Qaîda contre les intérêts américains dans ce pays de la péninsule arabique. La Grande-Bretagne et les Etats-Unis vont renforcer leur action contre le terrorisme au Yémen et en Somalie à la suite de l'attentat-suicide manqué du 25 décembre, a annoncé hier Downing Street, alors que Washington a fermé son ambassade à Sanaa devant la menace d'Al Qaîda. «Le Yémen doit être identifié, comme la Somalie, comme l'une des zones que l'on doit, non seulement surveiller mais où l'on doit faire plus (...) Nous allons collaborer avec les autorités américaines (...) pour améliorer la lutte contre le terrorisme menée par les autorités yéménites», a déclaré le Premier ministre Gordon Brown, dimanche. «La radicalisation des jeunes dans différentes parties du monde pose un problème au monde entier», a-t-il relevé dans une interview, hier, sur la chaîne BBC1. Londres et Washington prévoient notamment de financer une unité spéciale de police anti-terroriste au Yémen et de fournir un soutien plus important aux gardes-côtes yéménites, selon un communiqué de Downing Street. Le Nigérian Umar Farouk Abdulmutallab a tenté, le jour de Noël, de faire exploser un avion de la compagnie Northwest Airlines avec près de 300 personnes à bord peu avant son atterrissage à Detroit (Etats-Unis). Il a déclaré après son arrestation avoir été entraîné et équipé par le réseau Al Qaîda au Yémen. Pour la première fois samedi, le président américain Barack Obama a accusé une branche d'Al Qaîda dans la péninsule arabique (Aqpa), d'avoir entraîné et équipé Abdulmutallab au Yémen. Le centre américain de surveillance des sites islamistes Site avait annoncé dès lundi dernier qu'Al Qaîda dans la péninsule arabique avait revendiqué l'attentat manqué du vol Amsterdam-Detroit. L'ambassade des Etats-Unis au Yémen a annoncé avoir fermé hier en raison de menaces d'attentats d'Al Qaîda contre les intérêts américains dans ce pays de la péninsule arabique. Samedi, le commandant des forces américaines en Irak et en Afghanistan, le général David Petraeus, a réaffirmé lors d'un déplacement au Yémen le soutien de son pays à Sanaa dans ses efforts visant à lutter contre le terrorisme. Des renforts militaires ont notamment été dépêchés dans des provinces de l'est du Yémen pour pourchasser des éléments d'Al Qaîda. La Grande-Bretagne et les Etats-Unis devraient aussi demander le renforcement de la force de maintien de la paix en Somalie au Conseil de sécurité des Nations unies, poursuit le communiqué de Downing Street. Une force de paix de l'Union africaine, l'Amisom, est actuellement déployée en Somalie. Elle compte quelque 5300 soldats. Les shebab, des islamistes radicaux proches d'Al Qaîda, se sont rendu maîtres de vastes parties du pays, et le fragile gouvernement de transition soutenu par l'Amisom ne contrôle plus que quelques quartiers de la capitale Mogadiscio. Selon Sebastian Gorka, un «expert américain en opérations spéciales qui entraîne des officiers yéménites», cité par la chaîne de télévision américaine CBS, «les récentes attaques contre les positions d'Al Qaîda au Yémen, y compris des frappes de missiles de croisière, ont été menées par les Etats-Unis». 60 militants islamistes avaient été tués lors de ces attaques lancées les 17 et 24 décembre. «Des camps d'entraînements ont été frappés, des leaders éliminés, des complots déjoués», avait indiqué le président Obama dans son allocution hebdomadaire radio-télévisée. L'annonce faite hier par Downing Street intervient deux jours après que M.Brown a appelé à la tenue d'une conférence internationale sur le Yémen et sur la lutte contre le terrorisme, le 28 janvier à Londres, en parallèle à la conférence sur l'Afghanistan déjà organisée le même jour.