L'encyclopédie de l'intégration économique arabe. C'est quoi au juste? Un livre volumineux qui est en projet et qui sera présenté le 10 octobre 2010 lors d'une cérémonie grandiose prévue dans l'une des capitales arabes en présence des représentants des pays arabes, d'hommes d'Affaires et de décideurs ainsi que des étrangers concernés par des conventions économiques avec la Ligue arabe. Elle paraîtra dans deux langues (arabe et anglaise) et sera assortie d'un DVD comprenant des spots publicitaires variés notamment concernant la destination Algérie et ses potentialités touristiques. Cette encyclopédie qui a été élaborée dans le cadre de l'intégration économique arabe (Zone arabe de libre- échange, entrée en vigueur en 2007 avec l'adhésion de l'Algérie en janvier 2009), est disponible au niveau de tous les Etats membres de la Ligue arabe. Autrement dit chaque pays de cet espace a sa "propre encyclopédie", sauf l'Algérie. Les promoteurs du projet vont devoir dès le début janvier lancer une campagne de sensibilisation en direction des chefs d'entreprises algériennes pour contribuer à façonner ce dit projet. Selon Abdelkrim Yousfi, représentant du projet en Algérie, ça sera lui en personne qui prendra contact avec les chefs d'entreprises algériennes par le biais des bureaux régionaux installés à Alger, Oran et Constantine dès la semaine prochaine, et ce en vue d'une ouverture sur le marché arabe et d'un enrichissement du projet. La compagne de sensibilisation va durer six mois. Elle sera focalisée bien entendu sur la collecte d'informations regroupant l'ensemble des activités commerciales et industrielles qui seront transcrites dans une encyclopédie algérienne sur les entreprises nationales à annexer à "l'encyclopédie de l'intégration économique arabe" composée de 22 copies, une pour chaque pays arabe. Ce travail sera selon Yousfi "la seule source importante économique pour le monde arabe et l'étranger" qui aura à "redorer le blason de l'Algérie et notre économie", altéré, selon lui, par "la désinformation". Cette encyclopédie va corriger la fausse image du marché algérien, souligne-t-il, "chez les professionnels et biznessmen en présentant les opportunités d'affaires et les avantages qu'offre ce marché", le qualifiant de "vierge, juteux et porteur". Le représentant exclusif de la Ligue arabe à Alger est optimiste pour l'évolution de la Zone arabe de libre-échange, avançant que "les échanges commerciaux inter-arabes sont en constante progression". L'édition 2010 tend aussi à faire accroître le volume de l'échange commercial entre les Etats arabes qualifié de "faible" par M. Yousfi (3,28 milliards de dollars en 2008) notamment avec l'adhésion en 2009 de l'Algérie à la zone arabe de libre- échange (ZALE) exempte de taxes douanières. Selon Yousfi, cette encyclopédie renseigne sur "le produit et le marché algériens, les possibilités d'investissement et les facilités offertes par l'Etat en matière d'investissement générateur d'emplois. Elle contribuera en outre, à donner une impulsion aux exportations algériennes hors hydrocarbures et à exploiter les facilités prévues par la ZALE”. Le volume des échanges commerciaux algériens en zone arabe de libre-échange a augmenté de 479 millions de dollars (+56%) durant les dix premiers mois de 2009 par rapport à la même période de 2008. Les exportations de l'Algérie vers les pays de la région ont enregistré une "importante" baisse estimée à 53,6%, selon les douanes algériennes qui justifient ce recul par le fait que "l'accord de libre-échange ne soit entré en vigueur qu'en avril dernier" alors que le document d'adhésion a été signé en janvier 2009. Ce recul est également dû à "l'image négative véhiculée sur l'économie algérienne dans les pays arabes, d'autant que l'Encyclopédie de l'intégration économique dans son édition de 2007 "a enregistré une absence quasi totale de l'Algérie et un manque flagrant d'informations économiques mises à jour", précise Yousfi. Pour pallier ces lacunes, Yousfi préconise de "corriger cette image négative dans l'édition de 2010 de l'Encyclopédie qui constitue un important moyen de promotion sur le marché arabe fort de plus de 400 millions de consommateurs dont la grande majorité ignore la qualité du produit algérien". Il a appelé, dans ce contexte, les entreprises nationales à adhérer au projet et à ne pas focaliser uniquement sur le marché local où les produits arabes ont réussi à s'imposer, incitant ces entreprises à occuper la place qui leur revient, d'autant que le produit national répond aux normes de qualité qui le prédisposent à prétendre à une place de choix sur le marché arabe. Rachida Couri